L’humanité a les moyens de combattre bien des fléaux mais c’est le capitalisme qui fait obstacle
ÉDITORIAL
Une fois de plus, la lutte contre l’actuelle pandémie de Covid montre que le danger ne provient pas seulement du virus lui-même mais surtout de l’organisation capitaliste de la société. Alors même que la recherche scientifique a permis de découvrir assez rapidement des vaccins permettant de combattre le virus et que l’on peut produire les vaccins en grande quantité pour protéger l’ensemble des habitants de cette planète, on constate que seuls quelques pays riches peuvent se les procurer en quantité importante alors que les pays pauvres n’en reçoivent qu’au compte-goutte.
Même dans un pays riche comme la France, seuls quelques pourcents ont reçu la première dose de vaccin. À ce rythme, il faudrait deux ans pour vacciner la moitié population de ce pays ! Que dire alors de la situation des pays pauvres ? Ceux qui ont de l’argent pourront toujours se faire vacciner là où ils peuvent, mais qu’en sera-t-il de l’écrasante majorité qui n’en a pas les moyens ?
Tous les dirigeants des pays riches s’accordent à dire que le combat contre ce virus doit être au niveau mondial sinon le virus continuera de se propager et de tuer, y compris dans les pays riches qui disposent de vaccins. Mais entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font il y a un gouffre qu’ils ne peuvent pas et surtout qu’ils ne veulent pas franchir car ils sont pieds et poings liés aux intérêts du grand capital.
Pour combattre efficacement le virus, il faudrait mettre en commun les connaissances, y compris celles des scientifiques chinois, russes ou cubains. Il faudrait supprimer le secret commercial et la sacro-sainte propriété intellectuelle des laboratoires. Il faudrait les forcer à partager leurs découvertes, pour que les vaccins soient fabriqués dans toutes les entreprises qui en sont capables. Il faudrait que la production des vaccins soit collective et ne serve pas à faire du profit mais à sauver des vies. En un mot, il faudrait rejeter la concurrence et la propriété privée.
Les dirigeants de la planète ne parviennent même pas à obtenir des trusts pharmaceutiques qu’ils renoncent à une partie de leurs profits, pour rendre les vaccins accessibles aux pays pauvres. Ils se refusent à tout bras de fer contre les grands laboratoires pharmaceutiques, quand bien même il serait salutaire pour toute la société, et pour les capitalistes eux-mêmes. Cette crise montre la nature réelle des dirigeants politiques qui prétendent gouverner : des paillassons de la grande bourgeoisie !
Ce qui est vrai pour la lutte contre le Covid l’est aussi pour d’autres maladies telles que le paludisme, le choléra, et bien d’autres dont on connait les remèdes et qui continuent pourtant de faire des millions de victimes chaque année dans les pays pauvres.L’humanité possède les connaissances et les moyens d’éradiquer bien de fléaux, de permettre à chacun de vivre et de se loger décemment. Elle a les moyens de construire des hôpitaux et des écoles, des routes, des barrages, des ponts et bien d’autres choses utiles aux habitants de cette terre. Mais pour cela, il faudra enlever des mains de la bourgeoisie les moyens de productions et les mettre au service de la grande majorité de la population qui ne profite ni des richesses ni des connaissances accumulées depuis des siècles. Cette œuvre ne pourra être réalisée que par la classe des prolétaires car c’est la seule classe qui n’a que ses chaînes à perdre dans la disparition du système capitaliste.