Une passoire pour les capitalistes !
LEUR SOCIÉTÉ
Le Général à la tête de la douane ivoirienne s’exprimait devant la presse pour vanter les performances de ce secteur placé sous son autorité. Il disait fièrement que la collecte de taxes réalisée par ses services est en constante hausse d’année en année, et cela malgré le Covid. Ainsi, pour 2020, les entrées se chiffrent autour de deux mille milliards de francs.
Sauf que deux jours après cette conférence de presse, ces mêmes journaux nous apprennent qu’en l’espace de deux jours de contrôle sur l’axe Abidjan-Aboisso, les douaniers ont arrêté 14 camions avec de fausses déclarations. Là où il est déclaré 7 299 bidons d’huile, il y en a 21 618 ; pour 3 406 sacs de lait en poudre déclarés, le camion transporte 8 535. Sur un autre camion, pour 446 colis déclarés, on en compte 2 317. Pas plus tard que la semaine dernière, en lieu et place de soi-disant pièces détachées, un conteneur cachait carrément un petit avion.
Ce n’est là évidemment que la partie visible de l’iceberg. Ce n’est pas un hasard si nombre de députés sont avant tout des hommes d’affaires : il y en a comme feu Wattao, cet ex-rebelle de Soro-Ouattara, qui sont spécialisés dans l’importation de véhicules. D’autres importent par milliards des intrants agricoles. Il y en a qui exercent dans le commerce de carburant et desservent le Nord de la Côte d’Ivoire, voire au-delà. On peut imaginer toutes sortes de connexions entre ces hommes d’affaire et ceux qui ont des responsabilités dans les circuits douaniers.
Alors, il faut croire que leur prétendue lutte contre la fraude douanière est avant tout de la poudre aux yeux : On prend quelques petits lampistes la main dans le sac pour permettre aux plus gros de magouiller à tout va.