Le gouvernement fait du tapage médiatique sur certains accidents de circulation et ferme les yeux sur ceux des chantiers et des usines

10 juin 2020

LEUR SOCIÉTÉ

Le samedi 23 mai aux environs de 6h30, trois membres d’une famille (un couple et leur fils) qui faisaient du jogging, ont été mortellement fauchés par un véhicule à Angré dans la commune de Cocody. Cet accident tragique a fait le tour des réseaux sociaux. La mère de famille était un personnage assez connu du milieu universitaire et son mari était directeur général d’une entreprise. Quant au chauffard, il était en état d’ébriété avancé et conduisait sans permis.

La réaction du gouvernement a été rapide et teintée d’une certaine démagogie. Les occupants des véhicules en cause dans l’accident ont été mis aux arrêts, de même que les deux gérants de la boite de nuit où ils ont bu. Le chauffard a été jugé dans la même semaine et a écopé de 7 ans de prison ferme.

Le gouvernement et la municipalité ont profité de l’occasion pour faire détruire toutes les échoppes et les tables des petits vendeurs installés sur le bord de cette voie. Ces actes s’apparentent plus à des représailles qu’à des mesures de sécurité routière. Les petites gens qui font du commerce sur les bords des rues ne le font pas par plaisir mais par nécessité pour gagner leur vie. Et le gouvernement, au lieu de les aider, ne fait que les réprimer.

Des accidents causant quelques fois des morts sont fréquents sur les chantiers et dans les usines mais les autorités et la presse bourgeoise se taisent et ferment les yeux. Ces travailleurs sont exploités souvent sans la moindre protection par ceux qui s’enrichissent sur leur dos. Les salaires sont tellement bas qu’ils sont obligés de travailler même quand ils sont malades pour ne pas perdre la journée. Ils sont obligés d’effectuer régulièrement des heures supplémentaires alors que le corps et la tête ne suivent plus. Cela ne fait qu’augmenter les risques d’accident. Et lorsqu’un accident grave survient, c’est la double peine pour la famille car au deuil s’ajoute le fait qu’elle perd sa principale source de revenus. Et même lorsque l’accident n’est pas mortel, les exploiteurs se débarrassent des travailleurs qui sont à leurs yeux devenus moins rentables.

Dans cette société capitaliste, la santé et la vie des travailleurs ne comptent pas ; seuls comptent les profits de la minorité parasite. Le gouvernement est là pour veiller à ce que ce système se perpétue.