Méfions nous de ces prétendus intellectuels qui affirment qu’il y a du bon dans « l’ivoirité »

18 janvier 2020

LEUR SOCIÉTÉ

Quelques intellectuels présentés comme des sommités de l’intelligentsia ivoirienne se sont réunis le 19 décembre dernier au Plateau, dans le cadre d’un Forum international organisé par le journal Fraternité Matin. Ils ont échangé leurs points de vue sur le thème de « l’ivoirité ». Il y avait parmi eux trois « philosophes », un historien et un journaliste-écrivain. Hélas, le débat, si l’on en juge par le compte rendu livré dans les colonnes du journal Fraternité Matin, n’honore pas ceux qui prétendent éclairer l’opinion publique.

Après tout ce que l’on sait des conséquences meurtrières de cette idéologie nationaliste, certains ont eu le culot de défendre l’idée que tout n’est pas à rejeter dans le concept de l’ivoirité et qu’il contiendrait des choses « positives et respectables », notamment dans sa «conception culturelle » mais que c’est l’utilisation faite par des politiciens qui l’a fait dériver sur le terrain de la xénophobie ; notamment par Bédié lors de la campagne électorale de l’élection présidentielle de 1995.

Un des intervenants a même trouvé que « l’ivoirité est salutaire dans la mesure où elle traduit une volonté de construction de l’identité ivoirienne, [….] véhicule d’un panafricanisme éclairé … ». Un autre est allé dans le même sens en ajoutant que « si nous avons peur de promouvoir ce que nous avons de spécifique [à savoir, notre ivoirité], nous serons broyés ».

Comme quoi, l’ivoirité a encore de beaux jours devant nous, notamment en cette période électorale et que les travailleurs devront se méfier comme de la peste de tous ceux qui veulent continuer de propager le poison de la xénophobie et du nationalisme. Ces idées nauséabondes ne feront qu’augmenter la division dans le camp des travailleurs et par conséquent, les affaiblir davantage. La véritable question n’est pas de savoir qui est « vraiment ivoirien » et qui ne l’est pas mais de chercher les moyens de s’organiser entre travailleurs sans aucune distinction de nationalité, d’origine, d’ethnie ou de religion pour améliorer ensemble nos conditions d’existence face à nos exploiteurs capitalistes et à leurs serviteurs qui sont au pouvoir.