Un système éducatif moribond pour les pauvres

18 janvier 2020

LEUR SOCIÉTÉ

Chaque année à l’approche des congés scolaires, les élèves manifestent un peu partout dans le pays pour partir un peu plus tôt. Cette année-ci, le 11 décembre dernier, ils ont vu trois des leurs tués par des balles policières. À entendre la ministre en charge du système éducatif, les élèves seraient devenus trop bandits. Une loi a été votée pour punir ceux qui seront pris dans de telles manifestations.

Loin de tout ce que racontent nos autorités, la réalité est que le système éducatif ne répond plus aux attentes. Les élèves se comptent par centaines dans les salles de classes là où il devrait en avoir une trentaine. Presque partout c’est la double vacation. Il y a un manque cruel d’enseignants réellement formés dans les lycées et collèges. En tout, c’est un enseignement au rabais que reçoivent les élèves et un cadre non attirant que l’État leur offre. Il n’existe quasiment plus de bibliothèques dans nos lycées et collèges et même au supérieur. Les bourses trimestrielles et d’études, les activités sportives, les clubs de génies en herbe, les concours de mathématiques, de littérature qui sont de nature à enthousiasmer les élèves n’existent quasiment plus. Aussi les grands frères qui ont pu avoir des diplômes sont majoritairement au chômage. Même quand il veut apprendre, rien ne motive aujourd’hui l’enfant à aller dans les établissements publics ou semi-privés. Pour lui, c’est une perte de temps inutile. Quoi d’étonnant alors !

Ce ne sont pas les élèves qui sont en cause, mais l’irresponsabilité de l’État en matière d’éducation pour les enfants de classes pauvres.