La mainmise des firmes capitalistes sur les mines !

28 juillet 2019

LEUR SOCIÉTÉ

Le ministre des Mines et de la Géologie a déclaré : « de tous les pays d’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire dispose du plus important potentiel minier… ». Il s’agit d’or, de diamant, de fer, de cuivre, etc.

Le nombre de permis de recherche est en constante augmentation. Ainsi, la production de l’or est passée de 7 tonnes en 2009 à un peu moins de 25 tonnes en 2018. Celle du manganèse a démarré en 2012. Elle était de l’ordre de 800 mille tonnes en 2018, en augmentation de 54% comparativement à l’année précédente. Ce qui plaçait la Côte d’Ivoire au 13ème rang mondial. Celle du nickel latéritique était de l’ordre de 890 mille tonnes en 2018, en progression de 134% par rapport à 2017. Celle du diamant et du coltan est encore balbutiante. Mais, il est clair que toutes ces richesses intéressent fortement les consortiums capitalistes.

Les grandes firmes capitalistes veulent évidemment s’accaparer toutes ces richesses. C’est pour faire place nette aux grandes entreprises d’exploitation de l’or que le gouvernement a décidé de faire la chasse à « l’orpaillage illégal ». 241 sites « clandestins » ont été ainsi dénombrés, occupant une vingtaine de milliers d’individus.

Le ministre a accusé ces petits orpailleurs de « voler les richesses de la Côte d’Ivoire » et a interpellé les chefs des villages pour qu’ils ne leur cèdent pas de terres. Évidemment, pour ce ministre, les grands groupes capitalistes qui chargent des bateaux entiers de minerais pour aller vers les États Unis et l’Europe, ceux-là, ce ne sont évidemment pas des « voleurs » mais de respectables « investisseurs » devant lesquels ils font des courbettes dans l’espoir de ramasser quelques pépites. Par contre les petites gens qui se débrouillent pour gagner leur pain, à l’exemple de ceux qui dans les villes, installent leur petit étal sur le bord des trottoirs, sont à déguerpir car indésirables !

C’est pour faire la chasse aux orpailleurs que le gouvernement a créé une force de répression spéciale dénommée Bricm (Brigade de répression des infractions au code minier). Cette brigade est composée entre autres de gendarmes, de marins et de forces paramilitaires (Eaux et Forêts).

Dans un pays comme la Centrafrique, réputé également pour ses richesses minières, le pouvoir d’État étant en déliquescence, les capitalistes se paient eux-mêmes leurs milices armées, des tueurs, pour chasser la petite concurrence illégale et imposer de force leurs entreprises.

En Sierra Léone, un autre pays diamantifère, alors qu’elle était déchirée par la guerre entre bandes armées rivales, l’exploitation du diamant était dirigée et organisée par des vrais tueurs sans foi ni loi. Les commanditaires de ce pillage, c’est-à-dire les banquiers et autres capitalistes occidentaux, attendaient tranquillement en Suisse ou ailleurs sous des cieux plus cléments, que ces diamants viennent grossir leurs fortunes.

En Côte d’Ivoire, la bourgeoise n’a pas encore besoin de ces milices armées pour exploiter et piller les richesses, puisqu’elle peut le faire en toute légalité ! L’État, lui-même, met à son service une bande d’hommes armés tout à fait officielle, les Bricm. Cela fait plus propre et plus « civilisé », mais la finalité est exactement la même.