Les hôpitaux publics, ces mouroir pour pauvres !
LEUR SOCIÉTÉ
La grève des personnels de santé a mis en éclairage le piteux état dans lequel se trouvent aujourd’hui les hôpitaux publics. Et pourtant, le gouvernement ne manque pas une occasion pour faire croire qu’il fait de la santé des populations sa priorité.
Au CHU de Cocody, considéré comme le fleuron des hôpitaux publics, l’eau ne monte même plus à tous les étages. Les malades hospitalisés à ces étages doivent venir chercher de l’eau dans les étages inférieurs pour leurs besoins. Le bloc opératoire est fermé depuis des mois.
Au CHU de Yopougon, rien qu’à voir la crasse sur les bâtiments, on n’a pas besoin d’y entrer pour se rendre compte de l’état de dégradation. Ici aussi, il y a continuellement des problèmes d’approvisionnement en eau potable. L’hôpital se fait livrer de l’eau par des camions citerne. Les urgences sont tout le temps bondées.
Dans les hôpitaux publics, il manque de tout. Personnel, médicaments de première nécessité, lits d’hospitalisation. Il n’est pas rare de trouver des malades couchés à même le sol.
Face aux agents de la santé qui ne demandent que des améliorations de leurs conditions salariales et de meilleurs conditions de travail pour être à mesure de prodiguer des soins de meilleure qualité, durant leur grève, la tutelle les a accusé de laisser mourir les malades. Par ces dires, ce ministre affiche son cynisme, lui qui est incapable de dégager le budget nécessaire pour mettre à niveau ces hôpitaux qui sont devenus en réalité des mouroirs pour pauvres.
Les riches et leurs familles n’ont pas à s’inquiéter de cette situation catastrophique, puisqu’ils ont les moyens de se soigner dans les grandes cliniques ou à l’étranger.