Il est temps que les travailleurs relèvent la tête

10 octobre 2018

Le quotidien des travailleurs

Quatre ex-travailleurs de Gandour, une usine basée dans la zone industrielle de Yopougon, licenciés suite à la dernière grève qui avait secoué cette usine, ont tenu une conférence de presse pour dénoncer leur situation.

« Nous recevions des salaires de misère. A Ghandour le journalier peut arriver un matin et on lui dit qu’il n’y a pas de travail à faire après s’être déplacé à ses frais. De la sorte on se retrouve avec 40 à 50 mille F Cfa par mois là où les dirigeants de l’entreprise disent qu’ils nous paient au-delà du Smig […] On nous traite comme des chiens. Le journalier n’a pas de droits, il doit se soumettre sinon il est renvoyé […] cette entreprise fait de la protection des travailleurs le dernier des soucis. Ceux d’entre nous qui manipulons des produits chimiques toxiques sont chaque jour exposés sans que les dirigeants de l’entreprise aient le souci d’améliorer les conditions de travail ».

Les patrons se comportent ainsi parce qu’ils savent qu’ils peuvent compter sur le soutien indéfectible de l’État qui n’hésite pas à envoyer des corps habillés pour mater les travailleurs et les jeter en prison. Ils peuvent le faire d’autant plus aisément quand la grève est isolée dans une seule entreprise. Or les problèmes des travailleurs sont partout les mêmes d’une entreprise à l’autre, d’une zone industrielle à l’autre. Lorsque nous réunirons nos forces nous serons plus forts pour imposer nos revendications communes. On verra alors si les patrons continueront impunément à nous traiter comme du bétail !