Quel rôle la jeunesse peut-elle jouer dans le combat pour une société sans exploitation ?

15 juin 2018

DISCUSSION ET DÉBAT D’IDÉE

Lors de la dernière fête annuelle de notre journal qui s’est tenue le 1er mai, un des sujets que nous avions proposés de discuter avec nos invités était celui du rôle que pourrait jouer la jeunesse pour la transformation de la société.

Les discussions qui ont suivi étaient fort intéressantes, mais comme nous étions aussi tenus de respecter le temps imparti, nous avons dû les abréger. Nous revenons donc sur quelques aspects de notre exposé et des discussions.

Le prolétariat moderne est né avec l’industrialisation en l’Europe. Sa condition d’existence était tellement effroyable que très tôt, il s’est mis en mouvement contre les longues heures de travail, les salaires de misères, le travail des enfants et des femmes, les conditions de travail précaires, les logements et quartiers sordides, etc.

Contrairement à certains intellectuels, philanthropes ou humanistes parfois imprégnés de charité chrétienne, qui ne voyaient dans cette nouvelle classe que les aspects relatifs à sa souffrance, Marx et Engels avaient une vision toute autre. Pour eux, le prolétariat c’était la seule classe capable de renverser la bourgeoisie et de bâtir une nouvelle société débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Dans le « manifeste du parti communiste » (écrit en fin 1847 et publié en février 1848) ils écrivaient : « … Mais la bourgeoisie n’a pas seulement forgé les armes qui la mettront à mort; elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes, les ouvriers modernes, les prolétaires […] De toutes les classes qui, à l’heure présente, s’opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire […] Le prolétariat, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sans faire sauter toute la superstructure des couches qui constituent la société officielle… »

Et ils n’avaient pas plus de 25 ans quand ils écrivaient ces lignes. Jeunes intellectuels, ils avaient choisi le camp du prolétariat. Ils vont mettre toute leur énergie et leur connaissance en œuvre pour aider ce jeune prolétariat à s’armer politiquement dans son combat contre la bourgeoisie. En puisant dans les connaissances de leur époque et des luttes de la classe ouvrière, ils vont donner une base théorique et scientifique à la lutte du prolétariat pour son émancipation. Ils ont légué au mouvement ouvrier le marxisme dont nous nous réclamons.

Aujourd’hui 125 ans après la mort de K. Marx, ses idées demeurent plus que jamais d’actualité car le système capitaliste parvenu depuis très longtemps à son âge sénile, entraine le monde entier dans la barbarie. Au 20ème siècle le monde a connu deux guerres mondiales auxquelles il faut ajouter les victimes des répressions coloniales. Actuellement, des millions de gens sont victimes de la faim, des guerres et des atrocités commises par des régimes dictatoriaux. Chaque jour on parle des gens qui meurent en tentant la traversée du désert saharien ou de la mer méditerranée à bord d’embarcation de fortune dans l’espoir d’échapper à la mort dans leur pays.

La misère et les inégalités sociales sont d’autant plus révoltantes que l’humanité n’a jamais eu autant de connaissances et de moyens techniques pour satisfaire les besoins du plus grand nombre, dans tous les domaines. On peut nourrir, soigner loger et éduquer la population mondiale ; l’obstacle n’est pas technique mais politique, c’est la propriété capitaliste des moyens de production. Quel est ce monde où une poignée d’individus possèdent plus de richesses que plus de la moitié de la planète ? Il est plus que jamais urgent d’en finir avec ce système inhumain. La révolution prolétarienne est d’une actualité brûlante.

La classe ouvrière a déjà pris le pouvoir durant une courte période lors de la Commune de Paris en 1871. En Russie, en 1917, elle a renversé le tzar et gardé le pouvoir durant plusieurs années durant lesquelles elle a pu réaliser beaucoup de choses formidables et dans de nombreux domaines. Ces expériences sont utiles à connaître tout comme celles du mouvement ouvrier d’autres pays et d’autres époques pour tous ceux qui veulent mettre fin à cette société capitaliste, entre autres pour les jeunes qui sont révoltés par les injustices sociales et qui se posent des questions sur la manière dont on peut changer les choses en profondeur.

En essayant de comprendre la démarche et les idées de Marx et d’Engels, ils peuvent eux aussi faire le choix de lier leur combat à ceux du prolétariat pour la révolution mondiale. Nous souhaitons qu’ils fassent ce choix-là plutôt que celui de s’adapter à cette société pourrie en ayant comme seule perspective sa carrière personnelle. Plus nombreux nous serons à faire le choix de la révolution prolétarienne, plus vite nous donnerons une chance à l’humanité de connaitre une aube nouvelle, celle du socialisme.