Un nouveau président au service de la bourgeoisie

14 mars 2018

Afrique du sud

Depuis le 15 février, Cyril Ramaphosa est le nouveau président de l’Afrique du sud. Sa nomination a fait suite à la démission de Jacob Zuma, impliqué dans de nombreuses affaires de corruption et de plus en plus haï par la population pauvre.

L’ANC (Congrès National Africain), le parti de Mandela, dirige le pays depuis 1994. Le régime raciste d’apartheid a été aboli depuis cette époque et des présidents noirs ont succédé aux présidents blancs à la tête du pays. Une minorité de personnes d’origine africaine a pu accéder à des postes réservés jusque-là aux seuls blancs, y compris à la tête des grandes firmes minières du pays. Toute une couche de petits bourgeois et d’intellectuels noirs écartés jusque-là de certains privilèges, occupent aujourd’hui des postes de cadres et de sinécures et habitent dans des demeures luxueuses au cœur des quartiers résidentiels des grandes villes du pays.

Les intérêts fondamentaux des grands capitalistes nationaux comme internationaux, ont été préservés dans la continuité du régime usé de l’époque honnie de l’apartheid. L’ANC au pouvoir a continué à mettre au pas les travailleurs noirs ainsi que la population pauvre de ce pays. C’est avec l’accord de Jacob Zuma président du pays et aussi celui de Ramaphosa à cette époque administrateur du géant minier Lonmin, que les forces de police ont tiré sur les grévistes de Marikana faisant 34 morts en 2012. Ramaphosa avait fait ses débuts en tant que militant puis leader syndicaliste, mais rapidement il est devenu milliardaire en tant qu’homme d’affaires. D’après le magazine Forbes il était en 2015 la douzième plus grosse fortune d’Afrique du Sud. Selon sa déclaration de patrimoine, il possède 32 propriétés dans le pays.

Les dirigeants nationalistes se sont succédé au pouvoir en s’adressant aux opprimés, mais quand ils y sont, c’est la bourgeoisie capitaliste qui est servie. C’est pourquoi la classe ouvrière d’Afrique du Sud, qui a une longue tradition de lutte, ne doit compter que sur elle-même pour améliorer son sort.