Éditorial

Les pauvres n’ont pas à se contenter de miettes !

16 février 2018

Le gouvernement cède aux entreprises capitalistes, américaines, canadiennes, anglaises, françaises, de nombreux contrats d’exploitation, de gaz, de pétrole, d’or, de diamant, de minerais divers, comme jamais il ne l’a fait auparavant. Ces contrats leur sont totalement favorables.

Tout ce qui peut rapporter du profit est bradé aux riches. C’est le cas, par exemple, du terrain où est situé le Bnetd, non loin de l’Hôtel Ivoire. Il vient d’être cédé à Bill Gates et ses partenaires pour y construire un hôtel de grand standing.

Ce n’est un secret pour personne que les capitalistes sont choyés par le pouvoir et cela ne date pas d’aujourd’hui. De nombreux travailleurs connaissent déjà les grosses entreprises existantes qui opèrent dans le négoce ou dans l’agro-business telles que Cargill, Adm, Nestlé, Unilever, Palm-ci, Ivoire-Coton, et consorts. Elles paient des salaires de misère aux travailleurs, comme toutes celles qui opèrent dans le bâtiment, dans les zones industrielles de Koumassi, de Vridi et de Yopougon. Elles renvoient régulièrement les travailleurs qui ont des contrats d’embauches sous prétexte qu’ils sont malades ou non productifs, quand bien même ils font des milliards de bénéfices, pour les remplacer par des travailleurs encore plus corvéables et dans des conditions encore plus précaires.

C’est pour défendre les intérêts capitalistes que les pouvoirs qui se succèdent dans ce pays répriment la moindre grève des travailleurs alors que ceux-ci ne font que défendre leurs droits les plus élémentaires. Ceux qui sont à la tête des grèves finissent parfois à la Maca. Par contre, on ne verra pas un grand patron être emprisonné, même quand il vole les travailleurs. Pas plus tard que la semaine dernière, un chauffeur de camion-citerne et son apprenti ont été condamnés carrément à un an de prison ferme pour avoir été accusés du vol de 26 litres d’huile de palme. Il n’y a pas de quoi faire fortune ! Le juge n’a même pas pris la peine de demander si ces deux travailleurs étaient normalement payés et déclarés afin de vérifier qui doit à qui dans cette affaire. Mais ce serait évidemment trop demander à cette justice de classe ! D’ailleurs, ce juge, ou sa famille proche, emploie probablement des domestiques non déclarés. Alors, oui, la justice est du côté des riches, tout comme l’État dans son ensemble.

Les hommes du pouvoir sont, pour beaucoup d’entre eux, des capitalistes eux-mêmes, quand ils ne participent pas directement à quelques conseils d’administration de grosses entreprises. Alors, les travailleurs ne peuvent aucunement compter sur ces gens-là.

Dans cette société capitaliste où seuls les intérêts des riches comptent, où les travailleurs pris individuellement ne sont rien, la seule réponse qui vaille c’est l’union et la solidarité sans faille dans la lutte collective qui les opposent au monde des exploiteurs. Les travailleurs n’ont pas d’autre choix s’ils ne veulent pas voir leur situation continuer à se dégrader au fil des ans.