Éditorial

Les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs luttes collectives pour défendre leurs intérêts !

17 janvier 2018

Ouattara s’est exprimé à l’occasion de la nouvelle année pour présenter son bilan ainsi que les actions qu’il compte mener pour la nouvelle année.

Comme tous les riches, il n’aime pas les travailleurs qui revendiquent, et encore moins quand ils font la grève. C’est ainsi qu’il s’est plaint de la fameuse grève des fonctionnaires qui lui est restée à travers de la gorge. D’autant plus que la puissance des grévistes a fait plier son gouvernement. Alors, Ouattara a beau jeu de se « féliciter » du « dialogue » qu’il y a eu, selon lui, entre le gouvernement et les grévistes. Dans la réalité, c’était un mouvement de grève général, un rapport de force qui est allé en se durcissant malgré les menaces qu’avait lancé son gouvernement contre les grévistes !

Il prétend mener « la lutte contre la vie chère », notamment, a-t-il dit, sur les « prix des denrées alimentaires, du logement et du transport ». Mais faut-il s’étonner que les travailleurs et les pauvres n’en n’aient pas senti les effets ? Ce ne sont que des mensonges car, pour le gouvernement, les intérêts des travailleurs et des populations passent après ceux des capitalistes !

L’exploitation s’aggrave, les cadences exigées deviennent insoutenables, le coût de la vie augmente, les salaires restent bloqués. La précarité et la misère touchent chaque jour un peu plus de familles. De nombreux enfants sont déscolarisés, quelques fois, eux-mêmes sont exploités dans les plantations et le « secteur informel ».

Pourtant, dans les usines comme dans les plantations, les richesses produites ne cessent d’augmenter, mais la part accaparée par les capitalistes augmente au détriment des salaires des travailleurs qui produisent pourtant ces richesses.

Face à cette dégradation qui n’en finit pas, la seule réponse qui vaille, venant des travailleurs, serait une riposte pour exiger tous ensemble que le gouvernement et les capitalistes augmentent les salaires au niveau du coût réel de la vie. Les travailleurs n’obtiendront rien sans créer un rapport de force à la mesure des revendications qui doivent être avancées.

Mais au lieu d’affirmer une telle politique, le secrétaire général de la centrale syndicale Humanisme, Soro Mamadou, propose une politique exactement à l’inverse en invitant « l’ensemble des centrales syndicales à respecter … la trêve sociale » en 2018. Il a aussi lancé « un appel aux travailleurs, que chacune et chacun se mettent résolument au travail, à l’effet d’accroître la productivité ». Autant dire, une insulte à l’égard des travailleurs dont il est censé représenter les intérêts ! Les dirigeants des deux autres Centrales syndicales, Dignité et Ugtci, sont sur la même longueur d’onde, à la remorque des hautes autorités, et de ce fait ils servent à leur manière les intérêts capitalistes.

Face à cette situation, les travailleurs n’ont pas d’autres choix que de trouver eux-mêmes les voies et moyens pour défendre leurs intérêts collectifs sous peine d’aggraver toujours plus leur situation déjà difficile.