La grève des gérants de cabine téléphonique
LEUR SOCIÉTÉ
Plusieurs gérants de cabine téléphonique regroupés au sein de l’Association des Gérants de Cabine Téléphonique de Côte d’Ivoire (l’AGECT-CI) ont effectué récemment un boycott des produits Orange, le plus grand opérateur de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire. Ils réclament à cette entreprise pour laquelle ils revendent les produits (les unités pour les appels) l’augmentation de leur marge bénéficiaire à 20%. Cette marge est actuellement de 4%. C’est-à-dire que pour un investissement de 100.000 francs, le gérant se retrouve avec 4000 F, et aujourd’hui, vu que l’écoulement de ces unités se fait lentement avec la multiplication des cabines, il va de soi que le revenu mensuel du gérant se résume à une bagatelle. C’est ce qu’ils veulent voir augmenter. Aussi, Ils veulent voir augmenter leur pourcentage sur les frais de transfert d’argent de 10% à 50 % de ce qu’empoche Orange. Ils réclament par la même occasion la création d’un service de contentieux pour régler au plus vite les cas d’arnaque et les erreurs de transaction.
Il faut dire que les gérants de cabine, ce sont pour la plupart des jeunes qui faute de trouver du travail avec le chômage chronique dans ce pays sont réduits à gagner leur croûte par ce biais. Il y a même certains ouvriers qui possèdent des cabines qu’ils gèrent après le boulot pour arrondir leurs fins de mois difficiles. Avec les vacances scolaires, de nombreux élèves s’adonnent aussi à cette activité comme petit boulot de vacance afin d’économiser un petit pécule pour la rentrée scolaire.
Avant ce boycott, plusieurs négociations ont eu lieu avec l’opérateur en question ainsi que les différentes autorités en charge de ce secteur. Elles se sont toutes heurtées à une fin de non-recevoir.
En réponse, un sit-in était prévu devant le siège d’Orange. Mais la police a procédé à des arrestations préventives. Ainsi, 12 de leurs représentants ont été arrêtés. Ils ont été accusés de trouble à l’ordre publique et incitation à la révolte. Ils ont finalement été libérés après une journée de détention, pour être à nouveau convoqués le lendemain. Ceci, dans le but de les intimider.
Ces jeunes ne réclament qu’une petite amélioration de leur revenu. Et voici comment ces autorités réagissent. Ils passent pourtant leur temps à affirmer sur tous les toits que la jeunesse est leur priorité réagissent.
Toutefois, ces jeunes tiennent le bon bout. Ils entendent aller jusqu’au bout de leurs revendications.