Des affameurs qui donnent des leçons sur la bonne nutrition et sur la santé !
Un « forum » sur la nutrition s’est tenu à Dakar le 23 mai. Il avait pour thème « les défis nutritionnels en Afrique Centrale et de l’Ouest ». Cette rencontre a été initiée par l’entreprise Nestlé qui est une multinationale Suisse.
À cette occasion, cette entreprise avait réuni des ministres, des conseillers de tout genre et aussi des « spécialistes » dans le domaine de la nutrition.
Il est intéressant de noter que cette multinationale Suisse a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 53 mille milliards de francs CFA ; ce qui représente plus de 10 fois le budget annuel de la Côte d’Ivoire ou peut-être, l’équivalent des budgets de la totalité des pays de l’Afrique Central et de l’Ouest réunis à ce forum.
Avec une telle manne financière, elle peut en effet largement se permettre d’offrir quelques jours au frais à des gens qui n’ont pas d’autres occupations que de blablater, en leur offrant peut-être aussi au passage quelques cacahuètes à grignoter.
Mais un capitaliste ne fait jamais rien pour rien ! Autrement dit, cette rencontre était bien évidemment intéressée. Ce n’est donc pas un hasard si cette assemblée a lancé « un appel aux gouvernants » pour qu’ils financent un peu plus les « plans mondiaux sur la nutrition ». Comme le groupe Nestlé est le mieux positionné pour capter cette manne financière, la fameuse « politique de nutrition » dont il fait la promotion n’est rien d’autre qu’une manière d’alimenter d’abord ses profits !
Pourtant, les conséquences de la sous-nutrition sont dramatiques. Selon une étude présentée par le chef de cabinet du ministre de la Santé publique de Côte d’Ivoire, présent à ce forum, « plus de 35% des décès de moins de 5 ans sont dus à la malnutrition, 10% de la charge de la morbidité mondiale due à la dénutrition de la mère et de l’enfant ».
Face à ce constat révoltant, que font nos gouvernants ? A peine s’ils n’accusent pas les pauvres d’âtre pauvres. Ils pourraient bien financer, par exemple, un plan d’envergure pour produire à moindre coût des produits maraichers, laitiers, etc, pour la consommation de la grande majorité de la population. Ce ne sont tout de même pas les terre cultivables ni la main-d’œuvre qui font défaut pour la réalisation de tels projets. Le problème vient du fait que nous vivons dans une société capitaliste où ce qui compte ce ne sont pas les besoins des populations mais les profits des exploiteurs !
Prenons l’exemple de ce groupe Nestlé qui se veut être le champion de de la lutte contre la malnutrition. Il suffit de se rendre dans la zone industrielle de Yopougon où est située une des ses usines et de constater que les salaires de bases sont de l’ordre de 60.000 Fr. Qui peut affirmer aujourd’hui qu’un travailleur peut nourrir et soigner correctement sa famille avec un tel revenu de misère ? De plus, cette usine Nestlé remplace le plus souvent les travailleurs embauchés par des journaliers corvéables à merci. Tout cela, pour augmenter encore plus ses profits sur le dos des salariés.
C’est cela la réalité de la société que ces gens bien nourris qui nous gouvernent et qui exploitent les travailleurs voudraient cacher derrière leur discours sur la « bonne nutrition » !