Des gendarmes assassins !

27 juin 2017

Le samedi 27 mai, six employés travaillant pour une société de pompe funèbre ont été froidement abattus par des gendarmes après leur arrestation à Arrah. Ces travailleurs revenaient des funérailles, après avoir convoyé un cercueil d’Abidjan à Andé, une localité située à une vingtaine de kilomètres d’Arrah.

Rendant compte de cette tuerie, le journal gouvernemental Fraternité-Matin du 29 mai titrait : « Banditisme : six braqueurs abattus par la gendarmerie d’Arrah ». Il donnait ensuite moult détails sur ces soi-disant bandits abattus. Dans sa parution du lendemain, ce journal revenait sur ses écrits de la veille et ajoutait un petit encart en guise de « note d’excuse », prétextant que c’est la brigade de gendarmerie d’Arrah qui leur avait donné cette mauvaise information. Ce qui est certain, c’est que cette tuerie ne pouvait plus être camouflée, tellement les témoins du massacre étaient nombreux. Ces six personnes avaient été abattues en pleine ville, au vu et au su de tous.

Des mauvaises langues ont dit que ces gendarmes étaient sur la piste d’une grosse somme de 32 millions de francs provenant d’un braquage ce même jour, par des bandits. Ces gendarmes voulaient s’approprier cette somme sans témoins et sont tombés sur des gens qui n’étaient pour rien dans ce braquage. D’où ce massacre d’innocents. Voilà pourquoi le journal Fraternité-matin a qualifié ensuite cette tuerie de « bavure ».

Si ces travailleurs abattus comme des chiens étaient réellement des voleurs, alors, ce journal n’aurait pas parlé de « bavure » mais peut-être d’un haut fait d’arme à la gloire de la gendarmerie nationale !

Les gendarmes ont la gâchette facile lorsqu’ils ont à faire à des petites gens. Ils sont rarement poursuivis par la justice quand ils abattent des pauvres car dans cette société faite d’exploitation, de misère et de profondes injustices, les possédants et le pouvoir à leur service préfèrent que les pauvres aient un pistolet braqué en permanence sur leur tempe, quitte à ce que parfois quelques coups partent. Ils veulent que la population pauvre vive dans la crainte permanente des forces armées en espérant qu’ainsi elle ne se révoltera pas. Seulement, l’histoire est là pour nous montrer que la peur peut parfois changer de camp et que les riches ont aussi intérêt à faire attention au retour de bâton !