La simple suppression des sachets plastiques ne résout pas grand-chose
Au cours de l’année 2013, l’État ivoirien avait décidé en conseil des ministres l’interdiction des sachets plastiques. Cette mesure avait été présentée comme nécessaire pour la préservation de l’environnement. C’est le ministère de l’Environnement et de la salubrité publique qui est en charge de son application.
Jusque-là, les agents de ce ministère s’étaient contentés de traquer les petites vendeuses d’eaux en sachet sur les voies publiques. Ces derniers temps, ils sont montés d’un cran dans la répression. Ils sont même allés jusqu’à perquisitionner et fermer une usine de fabrication de sachets plastiques, SOCIFAD, dans la zone industrielle de Yopougon.
Les sachets sont de plus en plus difficiles à trouver et deviennent même des produits de contrebande. Cela doit certainement réjouir madame la ministre, mais sème l’inquiétude parmi les petits gens. Le sachet est pour le moment un moyen hygiénique et économique pour conditionner l’eau et certains jus prisés par les consommateurs.
Avant les sachets, on se servait de petits récipients qui passaient de main en main et qui étaient sommairement rincés après usage. Les risques de contagions étaient élevés. Si le vœu du gouvernement concernant la disparition de ces sachets venait à se réaliser, ces vielles pratiques ne manqueraient pas de refaire surface. Les bouteilles d’eau minérale sont hors de prix pour la grande majorité de la population et ont aussi leurs propres inconvénients sur la santé. Le gouvernement, en dehors d’une campagne parfois mensongère sur les dangers du sachet, n’a proposé aucune alternative crédible.
Cette mesure d’interdiction des sachets, en plus des pertes d’emplois pour les travailleurs du secteur, peut déboucher sur un problème de santé publique pour les populations pauvres.