Face à la cherté de la vie, il faut augmenter les salaires

03 mai 2017

Le 15 mars 2017 était la journée mondiale des consommateurs. Certaines associations de consommateurs en ont profité pour se retrouver à la mairie d’Adjamé. Comme solution à la vie chère, elles proposent au gouvernement d’accentuer des contrôles des prix sur les marchés.

Que des gens s’associent pour défendre les intérêts des usagers ou des consommateurs contre la hausse des prix, c’est plutôt une bonne chose. Mais si c’est pour tout simplement faire de la figuration auprès des autorités politiques ou pour y trouver quelques avantages, c’est autre chose.

Or, vu la solution qu’elles proposent, ces associations sont plus préoccupées à plaire aux autorités administratives qu’à défendre les intérêts de la population. Elles s’illustrent comme interlocutrices auprès des autorités dans ce genre de conférence et profitent de la colère légitime des gens pour se faire valoir dans l’espoir de grappiller quelque chose.

Le gouvernement fait semblant de se préoccuper de la cherté de la vie, mais lui-même n’hésite pas à faire des augmentations à l’exemple des tarifs de la CIE l’année dernière.

La vie chère c’est aussi les salaires bas. Avec un Smig fixé à 60.000F et dont les dirigeants ivoiriens s’enorgueillissent, comment tout ne peut pas paraître cher pour les travailleurs sur les marchés ? Au cours des dix dernières années, les prix des logements, des denrées alimentaires ou du transport ont doublé, voire même plus alors que les barèmes de salaire eux n’ont presque pas changé. La lutte contre la vie chère doit donc signifier une augmentation générale des salaires, au moins pour rattraper les augmentations des prix du marché.

Parallèlement aux augmentations des salaires, il faudra aussi contraindre les industriels et les grossistes qui approvisionnent les marchés, à renoncer à une partie de leur marge bénéficiaire. Cela est possible à condition que les travailleurs, les consommateurs et les usagers se fassent vraiment entendre et se donnent les moyens d’imposer leurs intérêts communs.