SEG Marcory : reprendre le chemin de la lutte pour se faire écouter

20 mars 2017

Le quotidien des travailleurs

S E G est l’une des entreprises marocaines qui exercent dans le BTP en Côte d’Ivoire. Sur son chantier VGE à Marcory, les travailleurs restent mobilisés pour l’application totale des points de leurs revendications obtenus de hautes luttes. Après la grève de deux semaines en début du mois de février, la direction a commencé à appliquer timidement les points d’accord. Pour le moment elle n’a respecté que le barème pour les manœuvres en les alignant sur le Smig. Ceci a pris effet depuis le début du mois de février. Cependant, il reste à verser aux manœuvres le reliquat de la période antérieure. Pour l’ensemble des travailleurs, il reste la déclaration à la CNPS, les bulletins de paie ainsi que des primes à prendre en compte.

Pour ne pas honorer à ses engagements, la direction cherche à accélérer les travaux pour vite se séparer des travailleurs. Ainsi, pendant la deuxième quinzaine du mois de février, le directeur du chantier a promis 2 heures comme bonus à chacun si les travaux accéléraient. Les travailleurs contents d’avoir deux heures de bonus par jour, ont effectivement doublé d’effort, cela malgré la forte chaleur. Mais une semaine après, la surprise fut grande et désagréable car point de trace des 2 heures sur les cartes de pointage. Ils ont immédiatement manifesté leur colère en marquant un arrêt de travail. Durant les jours qui ont suivi, le rythme des travaux a nettement baissé et les travailleurs réclament par ailleurs le pointage d’un jour, pour la grève passée, qui n’avait pas été pris en compte.

Face à cette situation, la direction a organisé une rencontre où elle a reconnu avoir fait une fausse promesse quant au paiement des deux heures. Pour faire tomber colère, elle a accepté de pointer la journée de grève.

Les travailleurs, de leur côté, ont profité de cette rencontre pour remettre sur le tapis l’application des autres points de leurs revendications, à savoir : le bulletin de paie, la déclaration à la CNPS et surtout le rappel des salaires des manœuvres. Ils ont donné comme date limite, fin mars. La direction a aussi été prévenue du dépôt d’un préavis de grève dès début avril. Les travailleurs ont clairement dit aux patrons qu’ils ne leur font plus confiance parce qu’ils ne respectent pas leurs paroles données.

Devant la détermination et la mobilisation des travailleurs, la fin de ce mois annonce des jours tumultueux pour la direction, si elle ne s’exécute pas.