Décharge d’Akouedo : le scandale des déchets dangereux

20 février 2017

Il y a à peu près une semaine que les riverains de riviera Faya et Akouedo ont senti une odeur qui peut s’apparenter à celle de carcasses d’animaux pourris. L’air en était vicié durant plusieurs jours. Certains riverains se sont plaints de maux de tête et de malaises. Puis, peu après, on apprend, selon certaines sources que c’est de la viande avariée déversée par une grosse entreprise de la place à la décharge d’Akouédo qui a dégagé cette odeur de pourri.

Les populations s’attendaient à des éclaircissements ou à une enquête, mais l’ANASUR (Agence Nationale de la Salubrité Urbaine) a seulement pondu un communiqué portant « à la connaissance des entreprises qu’elles ont obligation de procéder au traitement de leurs déchets avant de les convoyer à la décharge d’Akouédo »  et que « tout contrevenant à cette mesure s’expose à la rigueur de la loi ».

Mais les entreprises savent déjà qu’elles doivent traiter leurs déchets. Sauf que cela a un coût. Et si elles peuvent s’en débarrasser à moindre frais dans la nature, elles ne s’en privent pas. Dans les zones industrielles par exemple, les égouts reçoivent toutes sortes de déchets. Les eaux usagées qui s’en échappent ne sont pas contrôlées et empruntent les canaux habituels d’écoulement d’eaux usées.

On se rappelle encore le scandale des déchets toxiques du Probo Koala de 2006. Il a fallu la mobilisation des populations pour que le gouvernement reconnaisse que c’était du poison répandu sauvagement à la décharge d’Akouedo. Le gouvernement n’a pas manqué d’essayer de camoufler l’affaire en parlant d’une opération de « démoustication » parce que des hauts dignitaires ont été impliqués dans ce scandale !

Le gouvernement a promis depuis des années un centre d’ « enfouissement technique » pour le traitement des déchets, mais jusqu’à aujourd’hui, rien a été fait !

C’est la vigilance des populations qui peut éviter un nouvel empoisonnement car il n’y a rien à attendre de ces autorités qui pensent plus à se remplir les poches et à chasser les petites gens des trottoirs sous prétexte de salubrité qu’à faire réellement quelque chose pour soulager les populations.