Yu Yuan : un débrayage retentissant
Yu Yuan est une scierie située dans la zone industrielle de Yopougon. Elle emploie une quarantaine de travailleurs. Les conditions de travail y sont les mêmes que dans plusieurs autres entreprises de la zone industrielle. Malgré le passage du salaire minimum catégoriel de 36.000 F à 60.000 F depuis 2014, la direction ne verse que 2300F par jour pour les trois premiers jours. Ensuite, si le travailleur supporte les conditions difficiles de travail, il touchera 2500F par jour. Ils font 10 heures de travail pour ce bas salaire. Pas de déclaration à la CNPS, pas d’indemnité de transport. Les travailleurs n’ont ni repos, ni congés. C’est pour l’amélioration de toutes ces conditions qu’ils ont déposé leurs revendications sous forme de doléances. Mais cela n’a pas inquiété la direction qui est restée muette. Las d’attendre la réponse, les travailleurs ont déposé un préavis de grève.
Pour contrer cette menace d’arrêt de travail, le directeur d’usine décide de renvoyer le travailleur qui a déposé le courrier à la direction, comme si c’était lui le problème. Ce dernier est invité à passer à la comptabilité pour prendre son solde de tout compte. Aussitôt, toutes les machines arrêtent de tourner. Le directeur, surpris de ne plus attendre les bruits de machines, vient aux nouvelles. Les travailleurs lui font savoir que ce sont eux qui ont désigné ce collègue pour déposer le courrier et que s’il est renvoyé, personne ne travaillera. Il a suffi d’une heure de discussion, pour que la direction revienne sur sa décision.
Néanmoins, les travailleurs maintiennent leur préavis de 6 jours en avertissant la direction que si rien n’est fait pendant ce temps, ils se mettront en grève. Au bout de deux jours, la direction promet de donner une suite favorable … dans deux semaines.
En attendant la fin des deux semaines de sursis, les travailleurs continuent de s’organiser pour faire face à toutes mauvaises surprises de la part du patron.