Éditorial

Œuvrer pour une lutte d’ensemble des travailleurs

19 décembre 2016

Les fonctionnaires ont fait une grève, du 7 au 11 novembre. Plusieurs secteurs ont été touchés : hôpitaux, écoles et administration.

Ce qui a déclenché la grève, c’est une attaque du gouvernement contre les travailleurs de la Fonction publique. Leur pension de retraite a baissé, alors que la cotisation qu’ils payent tous les mois a augmenté. Le gouvernement veut ramener la retraite dans le service public au niveau du secteur privé, au lieu de faire l’inverse !

Les travailleurs ont profité de ce mouvement pour avancer des revendications accumulées depuis des années. Parmi elles, il y a l’intégration dans la Fonction publique des journaliers employés par l’état. En effet, de nombreux travailleurs ont un statut de journalier, aussi bien dans les hôpitaux que dans l’administration ou dans les écoles, alors que certains ont plusieurs années de service. Parmi eux, il y en a qui continuent à être payés à l’ancien Smig et n’ont pas bénéficié des 8% d’augmentation décidée pourtant par le gouvernement lui-même et théoriquement effective depuis janvier 2015.Les enseignants, de leur côté, exigent le paiement de certains arriérés qui leurs sont dus.

L’État ne manque pourtant pas d’argent pour payer grassement ses ministres, ses députés et ses hauts dignitaires à hauteur de plusieurs millions de francs chacun tous les mois, sans compter leurs voitures luxueuses et en villas de haut standing au frais de la princesse ! Il sait trouver les milliards de francs pour doter ses forces armées en armement et en équipement modernes.

De même que le gouvernement trouve aussi de l’argent quand il s’agit de financer les gros capitalistes. Ainsi, la plupart des grosses entreprises bénéficient d’exonération de la TVA et souvent même des droits de douanes. Tout cela coûte des centaines de milliards de francs.

La vérité, c’est que le gouvernement enlève de la poche des travailleurs pour remplir les coffres des riches et engraisser les parasites au pouvoir !

Face aux grévistes, le gouvernement refuse pour l’instant de satisfaire à leurs revendications en qualifiant leur grève d’« illégale ». Il a même menacé de couper leurs salaires s’ils ne reprenaient pas le travail. En somme, le gouvernement se comporte avec le même mépris envers les travailleurs que n’importe quel capitaliste qui exploite dans le bâtiment ou dans les zones industrielles !

Ces menaces n’ont pas empêché la grève d’être reconduite dès la semaine qui a suivi, du 16 au 18 novembre, à l’université de Cocody, par l’Intersyndical du Personnel administratif et technique (Pat).

Les grévistes ont repris le travail mais ce n’est pas sans avoir auparavant mis en garde le gouvernement, pour qu’il réponde à leurs revendications, au plus tard en janvier 2017. Un nouveau préavis de grève a été déposé dans ce sens pour le 13 janvier.

Ce qu’on peut souhaiter de mieux pour cette fin d’année 2016 et le début de 2017, c’est que les travailleurs, qu’ils soient du public ou du privé, surmontent les divisions corporatistes et syndicales pour trouver le chemin de l’union.

Ensemble, ils auront encore plus de moyens de faire payer le gouvernement et le patronat !