Le bras de fer continue entre la ministre et les instituteurs
Cette année, le ministère de l’éducation nationale a décidé que les mercredis matin il y aurait désormais cours. Cette mesure viserait à mettre aux ‘‘normes internationales’’ les horaires des cours et ainsi, soi-disant, améliorer le niveau des écoliers. Mais cette augmentation du volume des horaire de travail est obligatoire et sans compensation pour l’enseignant.
Depuis la rentrée des classes en septembre, instituteurs et ministre ont donc engagé un bras de fer dont chaque mercredi nous offre un nouvel épisode. Cela a même donné lieu à une prise de bec entre Mesmin Komoé, leader du MIDD (syndicat majoritaire de l’enseignement primaire) et Kandia Camara, la ministre de tutelle. Le MIDD a demandé à la ministre de retirer sa décision sinon il y répondrait pas ‘‘une grève sauvage et illimitée’’. La ministre a averti que dans ce cas sa ‘‘riposte serait sauvage et inoubliable’’.
Les enseignants qui suivent le mot d’ordre de grève en font déjà les frais des attaques de la ministre qui a commencé à mettre sa menace à exécution. Selon le MIDD qui a tenu une réunion le 5 octobre dernier, déjà 47 de leurs collègues seraient sous l’effet des sanctions.
Les enseignants du primaire ont raison d’engager la lutte. Si le gouvernement veut faire des reformes sur leur dos, ils ont bien leur mot à dire. D’autant plus que leurs salaires sont dérisoires au vu de la cherté de la vie.
Cette nouvelle décision de scolariser les enfants le mercredi, même si elle est appliquée, n’aurait certainement pas l’effet escompté. Les classes dans les zones urbaines sont bondées et manquent du minimum didactique : planches, cartes, maquettes, bibliothèques, etc. Dans les zones rurales les enseignants sont en nombre insuffisant et les écoles sont encore plus mal équipées. Les enfants doivent souvent effectuer de longue distance pour aller au cours. Avec la paupérisation grandissante des populations, les cantines scolaires sont d’une plus grande nécessité. Mais tout cela coûte de l’argent. Or, le gouvernement préfère se dédouaner sans frais sur le dos des instituteurs.