L’esclavage, une pratique barbare qui persiste !

22 septembre 2016

Mauritanie

Le 18 Août dernier, 13 militants anti-esclavagistes de l’ONG Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), ont été condamnés par l’État mauritanien à des peines allant de 3 à 15 ans de prison. Leur arrestation a fait suite à une manifestation organisée le 29 juin dernier par les habitants d’un bidonville de Nouakchott menacés d’expulsion. Les autorités accusent les 13 hommes de « rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue ». Des condamnations de ce genre sont monnaie courante dans ce pays. En Janvier 2015, le responsable de l’un des principaux mouvements de lutte contre l’esclavage ainsi qu’un autre membre ont été condamnés à deux ans de prison pour des motifs similaires. En Avril, un jeune blogueur anti-esclavagiste a été condamné à mort pour « apostasie ». La liste de telles arrestations serait longue à égrener.

La pratique de l’esclavage dans cette région remonte à un lointain passé. Ce n’est qu’en 1981 qu’il a été aboli officiellement. Le 13 août 2015, une autre loi fut votée pour considérer l’esclavage comme un crime contre l’humanité, passible de 10 à 20 ans d’emprisonnement.

Et pourtant, l’esclavage en Mauritanie persiste et est un phénomène bien réel. Ceux qui en sont les victimes font partie de la population noire : les Haratines. Les maîtres sont des riches de l’ethnie des Bidhans (des « Maures blancs »). Cet esclavage se manifeste aujourd’hui sous forme de privation de libertés dès la naissance, maltraitances, trafics d’êtres humains, viols, etc. À ce jour ce phénomène concernerait environ 150 000 personnes, soit 4 % de la population.

Les autorités de ce pays, en parole, prétendent lutter contre ce phénomène et elles ne sont pas gênées de faire voter des lois pour montrer qu’elles font quelque chose. Mais en réalité, elles ferment les yeux car les esclavagistes font partie de la classe dominante, c’est-à-dire de ceux qui possèdent l’argent et le pouvoir. Elles s’en prennent plutôt aux militants qui dénoncent ce phénomène en les harcelant et en les emprisonnant.

Le capitalisme est un système d’exploitation de l’homme par l’homme, il s’accommode bien de ce genre d’esclavagisme d’un autre âge. En détruisant ce système, les travailleurs mettront fin à toutes ces barbaries du passé.