Éditorial

Le gouvernement use de la violence armée pour imposer les intérêts des riches et museler les mécontents !

08 août 2016

Éditorial

C’est avec brutalité et violence que les forces armées sont intervenues le vendredi 22 juillet à Bouaké pour disperser les manifestants qui protestaient contre l’augmentation du prix de la facture de la CIE. Et c’est pour empêcher que la contagion gagne aussi la capitale économique, que le pouvoir a fait boucler celle-ci par les forces armées dès le lundi qui a suivi les manifestations de Daloa, Yamoussoukro et Bouaké. C’est ainsi que les bureaux de la CIE ont été fermés sur tout le territoire ce jour-là.

Oui, le gouvernement n’ignore pas que la colère gronde, mais sa seule réponse face à la vague de mécontentement des populations pauvres étranglées par la cherté de la vie, c’est la violence. C’est la même répression violente qu’il a utilisée face aux étudiants qui défendent leurs revendications légitimes.

Les populations pauvres ne savent plus comment joindre les deux bouts, tellement la vie est devenue chère, alors que les salaires sont bloqués. Pour faire face à ces difficultés, elles se débrouillent comme elles peuvent pour arrondir un peu leur revenu en créant de petites activités manuelles ou en vendant de petites choses sur le bord des rues. Mais là encore, elles sont chassées : leurs étalages cassés, leurs marchandises et outils de travail souvent détruits ou confisqués. Comble de tout, les pauvres sont même chassés de leurs habitats, leurs quartiers détruits, sous prétexte de la lutte pour la salubrité publique. Or, derrière cette crapulerie du gouvernement se cache le plus souvent des opérations immobilières comme à Anono-Baoulé, situé à la Riviéra, où des milliers d’habitants ont été chassés manu-militari au profit, finalement, de la construction d’un centre commercial.

Dans les entreprises, la situation des travailleurs n’est guère meilleure. Ainsi, depuis des années, les anciens sont remplacés par des travailleurs journaliers réduits à la précarité. Dans le même temps, le rendement imposé aux travailleurs ne cesse d’augmenter et les conditions de travail continuent de se dégrader.

Inversement, la situation des riches s’améliore de jour en jour. Comme dans un vase communiquant, ce qu’ils enlèvent de la poche des pauvres va gonfler les coffres des riches : l’exploitation sans cesse accrue de la majorité favorise le profit de la minorité exploiteuse. Le gouvernement se plie en quatre pour satisfaire les intérêts des riches au détriment de ceux des populations laborieuses. Les intérêts des hauts dignitaires au gouvernement ou au parlement sont eux-mêmes intimement mêlés avec ceux des riches. Nombre d’entre eux sont des capitalistes dans l’industrie, dans le bâtiment, dans l’export-import, etc.

Alors, autant dire que les travailleurs n’ont pas d’autres choix que de s’organiser et engager des luttes collectivement, pour ne pas continuer à être écrasés toujours un peu plus. L’exploitation capitaliste ne connait pas de limite.