Soulèvement populaire face à la hausse du coût de l’électricité

08 août 2016

LEUR SOCIÉTÉ

La fin du mois de juillet a été marquée par plusieurs manifestations violentes à l’intérieur du pays contre l’augmentation du prix de l’électricité mais aussi contre la cherté de la vie. À Yamoussoukro comme à Daloa, des manifestants ont exprimé leur colère. Des agences de la CIE, l’entreprise de distribution de l’électricité, ont été saccagées et pillées. À Bouaké où les manifestations ont été plus importantes, la répression a fait au moins un mort selon des chiffres officiels et plusieurs blessés par balle. Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés et jetés en prison. Aujourd’hui encore la répression continue. Le calme est revenu, mais pour combien de temps, vu que rien n’a été réglé ?

Depuis le mois de Janvier, le prix de l’électricité a connu une forte hausse. Devant la grogne persistante des populations, le président s’est vu obligé d’en parler dans son adresse du premier Mai. Il a dit qu’il n’était pas au courant de cette situation et a décidé d’annuler l’augmentation, de procéder au remboursement du surplus payé par les abonnés. Tout ce discours-là n’était que mensonge et démagogie pour mener la population en bateau. Dans quelles mesures cet argent a été restitué ? Et lorsque les factures sont arrivées aux destinataires, les augmentations étaient en l’état. De plus les abonnés ont reçu deux factures dans le même mois.

Les populations se sont senties à juste titre désabusées et se sont lancées dans la manifestation pour exprimer leur colère contre la duplicité des autorités.

En guise de mesure pour calmer la situation, le délai de paiement a été reporté dans un premier temps au mois de septembre, puis échelonné sur toute l’année. Parallèlement, sentant que sa mayonnaise n’allait pas prendre, le gouvernement a pris la précaution de renforcer la présence de l’armée dans les localités qui ont été secouées par les manifestations et même dans des zones susceptibles d’entrer dans la danse.

En clair, ce gouvernement qui a menti à la population, plutôt que de revoir sa copie, a choisi l’option de narguer la population et de montrer ses muscles. La partie est loin d’être terminée car la population laborieuse n’a pas encore dit son dernier mot.