A sitarail comme ailleurs, c’est le profit d’abord !
Le quotidien des travailleurs
Le lundi 25 juillet 2016, un train en provenance d’Abidjan a déraillé à Bouaké. Selon les explications officielles, deux trains devaient se croiser à la gare de Bouaké. L’un en provenance d’Ouagadougou et l’autre d’Abidjan. Le deuxième aurait manqué son entrée en gare pendant le croisement, ce qui aurait désarticulé la locomotive des wagons et entrainé le déraillement de ces dernières.
En 1994, la RAN (Régie Abidjan-Niger) a été bradé à Bolloré. Avant cette privatisation, elle assurait aussi bien le transport de passagers que de marchandises.
Depuis lors, le transport des passagers a été mis en berne et réduit au minimum. Sur les 66 gares et arrêts d’antan, moins d’une dizaine sont encore en service aujourd’hui. Pour tenir la concurrence à la route, il aurait fallu des investissements dans lesquels le nouvel acquéreur ne voulait pas s’engager. De ce fait, de nombreuses petites localités qui vivaient au rythme des passages de trains sont depuis lors sans vie et leur activité économique a été durement affectée.
La Sitarail concentre ses activités sur le transport de marchandises. Les principales marchandises transportées sont le ciment, les céréales, les conteneurs, les hydrocarbures, l’engrais, le bétail, le coton, le manganèse.
Pour maximiser ses profits, la Sitarail économise sur l’entretien des rails et réduit aussi le nombre de voies. De par le passé, d’Anyama jusqu’au port de Treichville, il y avait des doubles voies. Pour ne pas avoir à entretenir deux voies, la Sitarail en a déboulonné une.
A force de faire des économies sur tout, il ne faut pas s’étonner que la moindre défaillance se transforme en accident.