« Logements sociaux » : la montagne a accouché d’une souris
LEUR SOCIÉTÉ
A l’occasion du « forum international du logement social », on a assisté aux gesticulations dans les medias du nouveau « Ministre de l’habitat et des logements Sociaux ». Il a annoncé en grande pompe le rachat des logements construits aux promoteurs par le gouvernement. Mais, les chiffres annoncés sur l’avancée des travaux donnent un bien piètre résultat. Sur les 60.000 logements attendus en 2015, il n’y a seulement que 3000 qui sont achevés à ce jour; soit seulement 5℅ des logements attendus. Or le déficit est estimé à plus de 400.000 logements. À ce rythme, les quartiers précaires ont encore de beaux jours devant eux. Quant à l’entrée en possession des acquéreurs pour les quelques logements construits, c’est chanson d’avenir. Cette opération est un véritable fiasco.
De plus, ces logements ne sont sociaux que de nom, car hors de prix. Par exemple sur le site d’Abadjin kouté sur la route de Dabou, où le groupe CEB a bâti 250 logements de 2 et 3 pièces, les prix sont de 14.5 millions pour les deux pièces et 16.5 millions pour les trois pièces. Autant dire que les travailleurs et les classes pauvres vers qui cette opération était censée être orientée en sont exclus.
Le déficit de logements est tel que se loger dans une ville comme Abidjan est un véritable casse-tête. Cette situation occasionne une flambée des loyers. Dans les quartiers populaires, même pour un simple deux pièces à peu près acceptable, il faut payer 50 à 60 milles Francs de loyer. Pour acquérir un logement, il faut débourser autour de 10 mois de caution. Le gouvernement avait pourtant annoncé une loi qui limitait la caution à trois mois. Mais cette loi est restée lettre morte.
Les travailleurs et les populations pauvres sont contraints de continuer à se loger dans des quartiers précaires, non viabilisés et souvent sans eau ni électricité.