TGCC : les travailleurs s’organisent
Le quotidien des travailleurs
La société TGCC est une entreprise marocaine qui exerce dans le secteur du bâtiment. Elle a plusieurs chantiers à travers Abidjan dont le plus important est la construction d’un hôtel haut de gamme de 225 chambres au Plateau, boulevard lagunaire.
Voici le récit d’un travailleur sur les conditions difficiles de travail qu’ils subissent.
« Pour nous exploiter encore plus et surtout pour ne pas faire face à nos problèmes, la TGCC sous-traite les travaux avec d’autres petites entreprises. Ce sont ces dernières qui nous emploient. Du coup, elles refusent de nous déclarer à la CNPS, de payer les manœuvres au Smig du bâtiment.
Le matériel de sécurité manque cruellement sur le chantier. Nous travaillons sans gants. Et quand un travailleur est blessé, pour ne pas pointer, ni sa journée, ni le temps de repos, il est automatiquement renvoyé. Malgré toutes ces conditions nous avons toujours continué à travailler. Mais le dernier geste qui nous a poussé à nous organiser est la diminution de nos salaires.
En effet, l’un des deux sous-traitants payait ses ouvriers à 5 000 F. Les travailleurs ont réclamé le nivellement de leur salaire à celui de l’autre tâcheron qui est de 6000 F. Alors pour toute réponse, celui qui payait 6000 F a réduit ce salaire pour être solidaire avec celui qui payait 5000 F. Suite à ce fait, les travailleurs ont compris que les patrons sont unis quand il s’agit d’exploiter les travailleurs.
Alors, depuis près d’un mois, nous avons commencé à nous réunir tout d’abord chez notre tâcheron et ensuite nous avons associé les autres travailleurs. Au cours de ces réunions entre midi et deux, nous avons vite compris que les problèmes sont les-mêmes des deux côtés. Pour le moment nous continuons de nous réunir pour tisser des liens entre nous sur ce chantier et aussi prendre contact avec nos collègues des autres chantiers.
Nous avons compris que pour s’attaquer à ces problèmes, il faut non seulement s’attaquer aux tacherons mais aussi à TGCC qui est le vrai employeur et le vrai profiteur. C’est pourquoi nous sommes en train d’élargir la mobilisation à d’autres chantiers. »