Éditorial

Ce sont les politiciens assoiffés de pouvoir qui sèment le poison de l’ethnisme !

06 juin 2016

La haine interethnique a fait encore des victimes parmi les populations pauvres. Cette fois-ci, le drame s’est passé à Bouna. La presse a fait cas de plus de 30 morts, des blessés, des habitations incendiées, des populations déplacées. L’origine de cette barbarie est un banal conflit entre éleveurs et agriculteurs dans un village situé à une vingtaine de kilomètres de Bouna.

Des conflits entre populations d’éleveurs et d’agriculteurs ont toujours existés. Dans le passé, ils se réglaient à l’amiable sous l’arbre à palabre. Mais depuis une trentaine d’années, les hommes politiques assoiffés de pouvoir, ont semé la haine tribale et xénophobe. Ainsi, entre 2002 et 2011, le nombre de morts se comptait par milliers. Le drame qui vient de se passer à Bouna est la conséquence de la continuation de cette politique criminelle des dirigeants politiques de la bourgeoisie de ce pays.

Les principales victimes, en ville comme dans les campagnes, ce sont toujours les populations pauvres. Leur quotidien devient encore plus pénible qu’avant. Le peu de solidarité indispensable et sans laquelle la vie devient intenable disparait, pour laisser la place à la peur, la haine et la méfiance des uns envers les autres.

Quant aux riches, non seulement, ils ont les moyens d’aller vivre ailleurs, mais leurs affaires continuent généralement de prospérer, même dans les pires des situations. C’était le cas en Siéra Léone, avec l’extraction et le commerce du diamant ; c’était le cas au Libéria voisin, notamment avec le commerce du bois. En Côte d’Ivoire, le coton produit au Nord n’a jamais cessé d’être acheminé à Abidjan, même durant les pires moments de la crise, pour enrichir les multinationales basées en Suisse, en France et ailleurs. Les margoulins locaux en ont aussi profité pour se remplir les poches.

Le drame pour les travailleurs, c’est que les divisions, qu’elles soient d’ordre ethnique, nationaliste ou autres, les affaiblissent. Et inversement, toute division dans les rangs des travailleurs renforcent la bourgeoisie qui trouve là des leviers pour les exploiter et les opprimer encore plus. Voilà pourquoi, les travailleurs ne doivent pas tolérer la division sous quelque forme qu’elle soit dans leurs rangs.