Parole de riche sur la faim dans le monde !
La 29ème conférence régionale de la Fao s’est tenue à l’hôtel Ivoire devant un parterre de gens bien habillés et bien nourris, dont une cinquantaine de ministres des pays africains, pour palabrer sur la faim dans le monde et particulièrement en Afrique.
Kablan Duncan a ouvert la conférence en disant que « le nombre (de crève-la-faim) est en net diminution ». Il a dit que le plan Ouattara sur l’agriculture « a permis de développer les cultures de rentes à hauteur de 6 millions de tonnes en 2015, en croissance de 31% par rapport à 2011 » et permis « un bond de 46% pour les cultures vivrières atteignant, a-t-il dit, 17 millions de tonnes ».
Avec un tel palmarès d’autosatisfaction, on a envie de lui demander : puisque vous dites que la production vivrière a fait selon vous un « bond de 46% », comment se fait-il alors que l’igname, le manioc, la banane plantain ainsi que les condiments tels que la tomate, l’aubergine et le piment manquent, au point que leurs prix de vente sur les marchés sont inaccessibles aux bourses des travailleurs ?
C’est la même situation dans les villes comme dans les villages et les campements. La vérité c’est qu’on produit de plus en plus de l’hévéa, des graines de palmes et autres cultures d’exportation et au final, les populations ont de moins en moins à manger parce que les produits vivriers manquent et leur argent ne suffit pas pour leur permettre de se ravitailler normalement dans les marchés.
Ceux qui se frottent les mains depuis que le clan Ouattara est au pouvoir, ce sont les Billon et autres Bolloré ainsi que les grandes multinationales qui s’enrichissent dans les cultures de rente comme le cacao, le café, l’hévéa, la noix de cajou ou le coton.
La faim dans laquelle vivent au quotidien la grande majorité des travailleurs, même lorsqu’ils ont un travail, n’est pas le problème des Kablan Duncan et de leurs semblables. Bien au contraire, moins les travailleurs sont rémunérés, plus les profits des riches augmentent. Ceux qui sont au pouvoir sont avant tout au service des intérêts des riches comme eux. C’est leur système économique qui est responsable de la famine et de la misère.