Entre la barbarie des terroristes et la barbarie des capitalistes…
Éditorial
Les terroristes ont tué au moins 19 personnes et fait plusieurs blessés à Grand Bassam, le dimanche 13 mars.
Ils ont tué indistinctement, une serveuse, un menuisier, un comptable, un élève, un étudiant, ainsi que d’autres pauvres qui se trouvaient sur leur passage, sans compter les clients de l’hôtel où ces tueurs ont fait irruption.
Rien ne peut justifier une telle barbarie. Ces terroristes sont les pires ennemis des travailleurs.
Les djihadistes exercent une des dictatures les plus féroces qui soient dans les régions qu’ils dominent. Ils rackettent les populations. Ils les forcent à vivre selon des préceptes moyenâgeux. Ils réduisent les femmes en esclavage et tuent ceux qui ne pensent pas comme eux. Leurs victimes, à Grand Bassam, sont autant musulmanes que chrétiennes. Comme les capitalistes, ils luttent pour le pouvoir, les privilèges et l’argent.
Le gouvernement a beau jeu d’appeler aujourd’hui à l’unité nationale. Mais deux mois auparavant, quand ses forces armées ont tué deux travailleurs de Sucaf à Ferkessédougou, en tirant sur eux, pour faits de grève, et emprisonné certains grévistes, alors qu’ils ne faisaient que s’opposer à la diminution de leurs salaires, n’est-ce pas la même barbarie que les terroristes, cette fois-ci pour le compte des capitalistes ?
Quand le gouvernement a détruit, il y a de cela moins d’un mois, coup sur coup, le quartier d’Adjamé-Sodéci, puis le quartier d’Anono-Baoulé à la Riviéra3, chassant ainsi des milliers d’habitants qui occupaient pourtant ces lieux depuis plusieurs décennies, pour les mettre à la disposition des promoteurs immobiliers, comment doit-on qualifier ce genre d’actes, sinon de barbare, pour satisfaire les appétits des riches ?
Alors, les travailleurs n’ont aucune solidarité à avoir avec le gouvernement et les riches dont ils représentent les intérêts. D’autant plus que ce gouvernement et ses forces armées profitent maintenant de cette situation créée par ces terroristes pour renforcer les contrôles et commettre toutes sortes d’exactions dans les quartiers, pour terroriser les plus pauvres, à commencer par les travailleurs.
Il est vital que nous les travailleurs, quelle que soit notre origine, nous nous sentions une classe unie par nos intérêts, pour nous défendre contre les djihadistes et contre les capitalistes qui nous exploitent et plongent le monde dans la barbarie.