Tueries à Assuéfry pour garantir les profits capitalistes

05 avril 2016

LEUR SOCIÉTÉ

Dans la nuit du lundi 7 au Mardi 8 mars, des affrontements ont opposés des populations aux FRCI à Assuéfry, une ville située au nord-est de la Côte d’Ivoire. Les soldats ont fait usage de leurs armes face à une population non armée tuant au moins deux personnes, faisant des disparus, et de nombreux blessés. A l’origine de ce conflit, les FRCI ont saisi une cargaison d’anacarde que les paysans allaient vendre vers le Ghana.

Les petits paysans vendent leur production entre 250 et 350 F en Côte d’Ivoire contre 500 F au Ghana voisin.

Dans les campagnes, les acheteurs sont de véritables escrocs face aux paysans. C’est une vraie mafia organisée, du pisteur jusqu’à l’exportateur, pour voler le fruit du travail du paysan. Les balances sont souvent truquées, et en plus de cela, certains payent carrément en dessous du prix officiel. Ce sont les capitalistes exportateurs et ceux de l’agro-alimentaire qui engrangent ainsi les profits de ce vol organisé.

La vente de la noix d’anacarde vers le Ghana n’arrange pas les capitalistes locaux qui s’engraissent sur le dos de ces paysans, de même que le gouvernement qui en tire des taxes sur le travail des paysans.

Si l’État voulait vraiment arrêter la vente de l’anacarde vers le Ghana, il n’avait qu’à augmenter le prix d’achat au paysan. Mais au lieu de ça, c’est le contraire qui se passe. Non seulement, l’État oblige les paysans à brader leur production à vil prix mais en plus il utilise la coercition pour les empêcher de la vendre un peu plus cher ailleurs. C’est un véritable brigandage que les dignitaires de l’État exercent sur les petits producteurs pour le compte des capitalistes petits et grands installés en Côte d’Ivoire.