Ceux du quartier « Air France-2 » ont eu raison de se battre pour la préservation de leur marché
LEUR SOCIÉTÉ
Durant le mois de janvier, les femmes des marchés de Bouaké ont organisé plusieurs manifestations pour exprimer leurs désaccords avec la mairie de la ville qui envisageait de détruire leurs marchés. Malgré les différentes démarches des femmes, la mairie a quand même entamé la destruction.
Les premières fois, les vendeuses ont été prises de court et le maire est parvenu à détruire leurs étalages. Mais les femmes du marché d’Air France-2 ont décidé de ne pas se laisser faire. Elles ont pris des dispositions pour empêcher la destruction de leur marché. Des tours de garde sont organisés afin de sécuriser le marché et donner l’alerte en cas de tentative de la mairie.
C’est ce qui est arrivé dans la nuit du 2 février. Les bulldozers du maire, encadrés de policiers se sont pointés en pleine nuit, mais quand l’alerte a été donnée, ils ont vite été cernés et débordés. Pour que les bulldozers puissent faire leur sale besogne, les policiers ont dû faire usage de leurs armes. Des coups de feu ont retenti toute la nuit pour tenir les populations à l’écart du périmètre du marché. En riposte, les populations ont usé de jets de pierres et de morceaux de bois. Cette bagarre rangée, entre policiers et petits commerçants soutenus par les jeunes, a duré une bonne partie de la nuit.
C’est donc à l’issue d’une lutte acharnée, après avoir fait plusieurs blessés parmi la population, que le maire est parvenu à ses fins. Si le calme est revenu, les commerçantes n’ont pourtant pas encore dit leur dernier mot. Elles sont conscientes qu’il faudra encore d’autres bagarres pour les contraindre à attribuer les places du nouveau marché à des prix à la portée des petites bourses.