Lutte des travailleurs de Sucaf-CI
Le quotidien des travailleurs
Les travailleurs de Sucaf-ci de Ferké1 et Ferké2, une entrepris de production de sucre située au nord de la Côte-d’Ivoire, sont entrés en lutte le 8 janvier. Ils se battent contre la précarisation de leur emploi due au fait que le patron a cédé certains secteurs à des sous-traitants occasionnant une baisse drastique des salaires.
Selon un travailleur : « un chauffeur saisonnier qui percevait 170.000 Fr se retrouve avec un salaire de 90.000 Fr chez le sous-traitant, un ouvrier qui était payé à 85.000Fr se retrouve avec 60.000 Fr », etc. Ils protestent par la même occasion contre les mauvaises conditions de travail et les heures supplémentaires non payées. En effet, plusieurs parmi eux travaillent 12 heures durant et sont payés pour 8 heures. Ils ne bénéficient pas de couverture médicale, même en cas d’accidents professionnels.
À la fin de la dernière campagne sucrière, le patron avait félicité les salariés pour le travail bien fait. Ce qui veut dire qu’il s’est mis plein les poches. Les travailleurs s’attendaient alors à une augmentation de leur salaire, mais grande fut leur surprise de voir les patrons se débrouiller pour réduire les salaires dans le but d’accroître encore plus le profit des actionnaires.
Et quand les travailleurs ont réclamé leur dû, le patron, plutôt que de chercher à résoudre ce problème, s’est arrangé avec les autorités à son service pour faire venir les gendarmes et mater les travailleurs.
Les forces de l’ordre n’ont pas hésité à faire usage de leurs armes ; elles ont tiré à balles réelles, faisant deux morts et plusieurs blessés. Une dizaine de travailleurs ont été arrêtés et jetés en prison.
Cet exemple montre clairement à quel point les autorités sont du côté du patronat.