L’indifférence des autorités devant l’insécurité dans les quartiers populaires
Depuis un certain temps, les casseurs de cour ont refait surface à Abidjan. Et ils opèrent dans toutes les communes. Ils sont pour la plupart du temps des commandos de plusieurs personnes (huit; dix, voir plus) armées de toutes sortes d’armes (gourdins, armes blanches ou armes à feu). Ils investissent les domiciles en y pénétrant de force pour y dépouiller les habitants. Il leur arrive même de faire du porte à porte dans des quartiers. Ils utilisent la violence pour obliger leurs victimes à leur remettre jusqu’à leurs dernières économies.
À Abobo dans le sous quartier de la Plaque, ils ont créé la psychose en opérant dans le même quartier plusieurs nuits de suite. Les commissariats qui se trouvent dans la même zone, quand ils sont alertés, arrivent toujours bien après que les malfrats ont fini leurs opérations
À Adjamé dans le nouveau quartier qui se trouve entre l’Hôpital Militaire (HMA) et l’université Nangui Abrogoua, un drame s’est produit dans le courant du mois de novembre. Ce quartier est le champ d’action de l’une de ces bandes de voyous. L’attaque d’un bâtiment s’est soldée par la mort d’un locataire qui a été projeté par la fenêtre de son logement et qui s’est fracassé la nuque en tombant. Des faits de ce genre sont quasi courants.
Tous les quartiers sont touchés, même si certains le sont un peu plus que d’autres. Cela vient renforcer le sentiment d’insécurité qui était déjà très fort. Avec les « microbes », de jour comme de nuit, les rues n’étaient déjà plus sures. Mais maintenant, le moindre bruit sur la porte en pleine nuit fait sursauter.
Les populations ont perdu l’espoir d’être secouru en cas de besoin par la police ou toute autre structure sécuritaire étatique. Dans 99% des cas, ces derniers n’arrivent que pour faire les constats d’usage. Les populations, pour faire face à ces mauvaises intrusions dans leur domicile, se murent derrière des portes et antivols métalliques pour ceux qui en ont les moyens. Certains arrivent à s’organiser en comité de défense quand les agressions deviennent répétitives, mais la grande majorité vit la peur au ventre.
Le gouvernement est pleinement responsable de cette insécurité. Combien de milliers d’ex-combattants courent toujours dans la nature ? Que fait le gouvernement pour combattre la misère, le chômage qui touche de plus en plus de monde ? Au fil du temps cette situation désastreuse pour les couches pauvres ne fait que s’aggraver. Les riches payent de plus en plus mal et se contentent de travailleurs journaliers qu’ils exploitent à mort. Ces riches ne se sentent pas inquiétés par cette insécurité car ils ont les moyens de se protéger.