Tant pis si les pauvres en crèvent !

26 octobre 2015

LEUR SOCIÉTÉ

Dans leur élan, les gens du pouvoir sont fiers de faire des effets d’annonces sur les performances de la Côte d’Ivoire en matière de production agricole, d’exportation : après le cacao, disent-ils, « la Côte d’Ivoire est passé 1er producteur mondial de noix de cajou, avec une production de 700 milles tonnes ». « Dans deux campagnes, nous passerons aussi 1er producteur africain de coton, avec 600 milles tonnes, disent-ils ». Ils peuvent en dire autant pour l’hévéa, l’huile de palme, etc.

Ce genre de production agricole ne sert qu’à enrichir les capitalistes de l’agro-industrie au détriment des cultures vivrières. Les conséquences pour la grande majorité des ouvriers agricoles et les petits paysans, c’est l’aggravation de la pauvreté et de la sous-alimentation.

La Côte d’Ivoire consacre chaque année 1500 milliards de francs en achat de riz d’importation. Autant dire que c’est tout bénéfice pour quelques margoulins hauts placés qui trouvent leurs intérêts aussi bien dans la spéculation des productions agricoles que dans le commerce du riz. En somme, plus les gens en crèvent, plus ils s’en mettent plein les poches !

Il faut garder en esprit que ces productions agricoles, telles le cacao, le café, la noix de cajou et le coton, sont la première source de profits en Côte d’Ivoire pour la bourgeoisie mondiale, depuis la fin de l’exportation des hommes eux-mêmes qui étaient alors transformés en esclaves dans les plantations de coton, de café et de canne à sucre, en Amérique et dans les Caraïbes.

Depuis la fin de l’esclavage, avec le temps colonial, ces mêmes productions sont cultivées sur place, en Afrique. L’exploitation de l’esclave a laissé la place à l’exploitation des ouvriers agricoles et des petits paysans pauvres dont la situation matérielle n’est d’ailleurs pas meilleure que celle de leurs ancêtres esclaves. Ces esclaves modernes, dirons-nous, continuent à travailler le ventre tout aussi creux que leurs ancêtres esclaves. Ils n’ont ni moyens de se soigner, ni pour ainsi dire droit à l’éducation. Comme l’esclave, ils vivent pour enrichir le capitaliste !

Les gens du pouvoir ne jouent pas un autre rôle que celui du contremaître de plantation qui tenait la cravache pour obliger les esclaves à produire toujours plus jusqu’à ce qu’ils en crèvent. C’est pour ce rôle-là que la grande bourgeoisie paie les Ouattara et les Gbagbo ! Et on le voit, comment elle les fait emprisonner quand ceux-là ne font pas bien leur boulot ! C’est pour jouer ce rôle-là que ces gens-là sont en compétition. Il n’y a vraiment pas de quoi être fier.

Oui, les bourgeoisies américaine, française et autres, peuvent dormir tranquilles : les Ouattara et consorts travaillent pour eux !