Soroubat : les travailleurs crient leur ras-le-bol

29 septembre 2015

Le quotidien des travailleurs

Soroubat est une entreprise de grands travaux dans le BTP. C’est elle qui a fait le prolongement de l’autoroute du nord. Elle a aujourd’hui plusieurs chantiers à travers le pays, dont le chantier de la voie de l’Hôpital central de Cocody à Angré.

Les travailleurs de cette entreprise vivent un calvaire en ce qui concerne les heures de travail et la date du paiement des salaires. Pour ce mois-ci, les travailleurs du chantier de Cocody étaient obligés de faire un débrayage avant d’avoir leur salaire. En effet, les lois qui sont toujours en faveur du patronat, fixent jusqu’au 8 du mois, la date limite pour la paie. Malgré cela, Soroubat, ne respecte pas cette date. Elle paie les travailleurs quand elle veut. C’est ainsi que le mercredi 9 septembre, les travailleurs de ce chantier, apprenant que leurs collègues des autres chantiers à l’intérieur du pays ont eu leur salaire, sont partis voir la direction pour savoir quand est-ce qu’ils seront payés. Mais, amère fut leur surprise quand le patron leur a balancé au visage que c’est seulement le samedi 12 qu’ils auront leur paie. Alors les travailleurs ont pris cela comme une foutaise et ont immédiatement arrêté le travail. Le patron, pour se venger a dit qu’il payera le salaire ce jour, mais ce sera à partir de 20 heures. Les travailleurs ont dit que même si c’est à 22 heures, ils resteront là et tant qu’ils n’auront pas leur salaire, ils ne bougeront pas et ne reprendront pas le travail le lendemain.

Les salaires furent payés effectivement. Mais d’autres problèmes subsistent toujours. Par exemple : le nombre d’heures de travail est excessif, dix heures par jour. En plus, obligation est faite à tout le monde de venir travailler même les dimanches. Et ces heures supplémentaires ne sont pas prises en compte. Pire, les travailleurs ne savent pas combien ils toucheront à la fin du mois parce qu’il n’existe pas de carte de pointage, à plus forte raison, de bulletin de paie. A la fin du mois, le comptable paie à la tête du client.

Mais depuis le dernier débrayage, le patron a payé rapidement les salaires. C’est dire que quand les travailleurs sont organisés, soudés et déterminés, ils peuvent faire reculer le patronat.