Faso-Construction : deux jours de grève ont fait plier la direction
Au courant du mois de juillet, les 190 travailleurs des différents chantiers de l’entreprise de BTP, Faso-Construction, se sont donné rendez-vous une fois encore sur le chantier de la CNPS à Angré 8ème tranche pour réclamer les droits de fin contrat.
Cela faisait pour certains plus de 4 mois que le patron avait mis fin à leur contrat, souvent après un an de travail. Comme c’est le cas dans le BTP, ils étaient chassés sans congé ni gratification. Pour revendiquer ces primes de fin de contrat, les travailleurs se sont organisés en syndicat et ont porté à la connaissance de la direction des points de revendications. Ils ont réclamé le congé, la gratification, le rappel des heures supplémentaires et les primes de tenue et de salissure. Le patron, après vérification a accepté de payer. Mais comme au fond de lui, il ne voulait pas payer, il a profité de la grève du 11 juin suite au retard des salaires, pour mettre fin au contrat de tout le monde. Manque de pot pour lui, ce renvoi a produit plutôt l’effet contraire. Lui qui croyait que les travailleurs étant dehors n’avaient plus les moyens de se mobiliser, a trouvé des travailleurs très déterminés. Il a commencé à les tourner en bourrique en donnant de faux rendez-vous comme il en a l’habitude. C’est excédés de tous ces va et viens que le lundi 6 juillet, les travailleurs ont tout bloqué. Ils ont même interdit l’accès du chantier aux travailleurs des autres entreprises. Il faut dire que le directeur de cette société a pour habitude d’abandonner les anciens chantiers avec le personnel pour se concentrer sur le nouveau chantier. Ainsi, depuis le mois d’avril, il avait élu domicile sur le chantier de la CNPS, abandonnant ainsi les chantiers de Grand Bassam, de la Primature et du Trésor au Plateau. Les ouvriers de ces différents chantiers étaient obligés s’ils voulaient leur salaire, de venir les fins du mois, sur le chantier de la CNPS.
Cette grève qui a mobilisé plus de 160 travailleurs, était une occasion pour les travailleurs de venir lui dire leur mécontentement. Et c’est ce qu’ils ont fait. Du coup, la grande mobilisation et le fait de bloquer les autres entreprises, a obligé la direction de la CNPS à prendre part à la négociation. La CNPS s’engagea à donner les moyens à son client pour qu’il puisse décanter la situation
Grace à cette pression, le directeur de Faso-Construction a promis de payer les travailleurs au plus tard le lendemain à 11 heures. Les travailleurs ont exigé que cela soit écrit et signé et par le directeur et par le représentant de la CNPS. Ce qui fut fait. Le mercredi 8, à la bonne heure, la direction a déposé les 30 millions et procéder à la paie des travailleurs.
Cette lutte a, une fois encore démontré la capacité de la classe ouvrière à faire changer les choses à son profit, quand elle est mobilisée et déterminée.