Des populations des quartiers pauvres réduites à recueillir l’eau de pluie
À Abobo, commune la plus peuplée d’Abidjan, il y a des quartiers où l’eau ne coule pas dans les robinets. Dans d’autres, l’eau n’arrive qu’à des heures tardives. Abobo Akeikoi, clouetcha, Dokui, Moronou, Biabou, sagbé, et bien d’autres encore sont concernés. La saison des pluies pour ces populations est donc une aubaine. Dès qu’il pleut, c’est souvent tout le ménage qui s’y met pour recueillir l’eau qui coule des toitures ou des gouttières des bâtiments. C’est une occasion de remplir tous les récipients possibles pour faire des réserves en eau.
C’est le cas aussi dans d’autres communes de la capitale, de Yopougon à Port-Bouet en passant par Marcory et Koumassi. Là où, il est possible de creuser des puits, les populations ne s’en privent pas. Cela limite les corvées d’eau.
Si à la métropole même, des quartiers entiers sont obligés de se ravitailler en eau dans des puits ou quand il pleut, on imagine aisément ce qu’il peut en être dans les autres villes ou dans les zones rurales. Bien de populations n’ont d’autres choix que des puits ou des marigots.
La localité de Fresco par exemple souffre d’une pénurie d’eau potable depuis plus d’un an. Les habitants s’y prennent donc comme ils peuvent pour s’approvisionner en eau. Les deux forages et le vieux château d’eau ne sont plus en mesure de satisfaire les besoins. De nouvelles infrastructures s’imposent, d’autant plus que ce ne sont pas les ressources en eau qui manquent dans la région. Mais les élus locaux et les autorités gouvernementales font mine d’être désemparés face à la situation.
C’est toujours ainsi, quand il s’agit de trouver des solutions aux préoccupations des populations, les dirigeants trainent toujours le pas, tant qu’ils n’ont pas un bon coup de colère pour les aider à se précipiter. Sinon, il est inadmissible que de nos jours et en pleine ville, l’on soit contraint à vivre comme dans des villages d’avant la colonisation.