Éditorial

Que l’année 2015 voie progresser la conscience des travailleurs d’Afrique et du monde

16 janvier 2015

Éditorial

Lors de l’année écoulée, la situation des travailleurs et des classes pauvres, leurs conditions d’existence partout dans le monde, se sont détériorées. Il y a la crise du système capitaliste bien sûr, mais il y a surtout la rapacité des possesseurs de richesses.

A l’échelle mondiale le nombre des ultra riches se chiffrerait à plus de 211 mille personnes en 2014, soit près de 6% de plus par rapport à l’année précédente ; leur fortune se chiffrerait à environ 30 mille milliards de dollars correspondant à une hausse de 7%.

Le continent africain compterait plus de 3000 personnes très fortunées. Ces multimillionnaires possèderaient une fortune cumulée de 395 milliards de dollars (+12,9% par rapport à l’année 2013). L’Afrique du Sud se situerait en tête de liste avec 835 individus très fortunés, suivie par le Nigeria (645), l’Égypte (595), ensuite dans cette liste de la banque suisse UBS, reprise par la presse, suivraient le Kenya, la Tanzanie, l’Angola, etc.

Toutes ces fortunes sont bâties sur la sueur et parfois sur le sang des travailleurs. Combien de personnes y compris des enfants meurent chaque jour dans les mines de cassitérite au Kivu, une région située en RDC ? L’étain, le coltan et bien d’autres métaux indispensables à la fabrication des ordinateurs et des équipements électroniques à travers la planète, sont en grande partie extraits à partir de ce qui est appelé les « minerais de sang », de cette région. Des fortunes de ce qu’on appelle « les grandes familles » sont bâties aux quatre coins de la planète, grâce entre autres à cette exploitation féroce éhontée.

Au cours de l’année écoulée et des années précédentes, les travailleurs des mines de Nickel à Marikana, en Afrique du Sud ont dû mener des grèves dures et longues, sans baisser les bras malgré les assassinats perpétrés par la police de ce régime au service des multinationales. Grâce à leur courage et à leur détermination ils ont réussi à faire reculer leurs exploiteurs et à arracher des augmentations substantielles de salaires. Des améliorations de leurs conditions d’existence ont été obtenues de haute lutte. Tous les travailleurs ont à saluer leur combat.

En Égypte, cet autre pays en bonne place dans le palmarès des richards, des personnes meurent de faim : en 2008 lorsque la crise a éclaté, des émeutes de la faim ont eu lieu, ce qui n’a pas du tout empêché ces capitalistes et leurs compères à travers le monde de continuer à spéculer sur tout, y compris sur les denrées alimentaires de base. Les riches profitent de tout pour tirer un surcroît de puissance et de fortune, les deux étant liées.

L’exploitation capitaliste n’épargne aucun pays d’Afrique. Bolloré, Bouygues, l’Aga Khan et bien d’autres capitalistes, telles des pieuvres, enserrent de leurs tentacules toute l’Afrique de l’Ouest. En Côte d’Ivoire par exemple, pays dans lequel ces individus et leurs semblables détiennent les principaux secteurs, des grèves des travailleurs éclatent parfois dans le port, la construction ou les usines aux mains de ces magnats. C’est pour dire que les travailleurs ne manquent pas de courage même quand ils ne gagnent pas à tous les coups.

Eh bien, si on peut faire un vœu pour cette année nouvelle, ce serait que les travailleurs d’Afrique prennent conscience que l’aggravation de leurs conditions d’existence est la conséquence directe de l’accroissement des richesses de ces requins capitalistes et de leur nombre. Cette prise de conscience est indispensable pour que les luttes à venir puissent réellement mettre en cause l’organisation capitaliste de la société.