La lutte des travailleurs de « 64 constructions »
Batiment
Les travailleurs de « 64 Constructions » à la Ciprel Vridi ont fait un débrayage le 23 septembre pour exiger de meilleures conditions de travail ainsi qu’une augmentation de salaire. Quatre jours après, ils ont obtenu satisfaction.
Voici le récit d’un des grévistes : « Nous travaillons avec l’entreprise « 64 Constructions » depuis plusieurs mois sur le site de Vridi Ciprel. Notre entreprise est une sous-traitante de JE ONE qui, à son tour, est sous-traitante de ALLA. Enfin c’est cette dernière qui a signé le contrat avec la Ciprel qui produit de l’électricité à partir des turbines à gaz.
Mais auparavant, au lieu de nous employer directement, l’entreprise a préféré prendre encore un intermédiaire qui n’était ni un tâcheron, ni une maison de placement. Avec ce rôle flou, il nous payait mal, alors que sur le même site, les autres entreprises payaient leurs ouvriers, deux fois mieux que chez nous. Même RMO qui est une maison de placement, payait le double de notre salaire aux ouvriers comme aux manœuvres.
C’est révoltés par ce traitement injuste que nous avons débrayé pour se faire entendre par la direction. Dès le début, elle a voulu faire la sourde oreille au mouvement. Mais quand nous avons durci un peu le ton en cherchant à empêcher tout accès au site, elle nous a demandé de rédiger nos préoccupations. Une première liste de revendications a été faite mais quand nous avons constaté qu’elle l’avait accepté un peu trop rapidement, nous nous sommes ravisés : c’est qu’elle peut faire mieux que ça. Ainsi, pour avoir le temps de revoir nos revendications en hausse, nous avons dit qu’il faut que l’accord soit signé en présence de nos responsables syndicaux. Une fois cela accepté, nous avons réécrit une nouvelle liste de revendications où il était question de 7000 F par jour pour ouvrier et 5000 F pour le manœuvre. Nous avons exigé la régularisation des heures supplémentaires à 2000 F pour l’ouvrier et 1500 F pour le manœuvre. Nous avons aussi exigé le rappel des heures supplémentaires passées ainsi que l’indemnité de transport. Après quatre jours d’hésitation, la direction a fini par capituler sur tous les points. Elle a proposé un contrat qui prend effet depuis le début du mois de septembre avec un rappel de salaire car le nouveau salaire est de 7000 F pour l’ouvrier et 5000 F pour le manœuvre, comme nous l’avons exigé. Elle a aussi accepté de payer les arriérés de transport, de congé et gratification ainsi que des heures supplémentaires. Enfin, elle a accédé à notre requête qui est de nous verser des droits de fin de chantier.
Chacun de nous percevra 10% du montant total de ses différentes paies à partir du nouveau contrat. C’est tout contents que nous avons signé ce contrat. »
C’est dire que les patrons ne lâchent quelque chose que quand ils se sentent menacés. Et de l’argent, ils en ont !