Pour que le 1er mai redevienne une journée de lutte et de revendication de la classe ouvrière !
Les origines de la commémoration
Le 1er Mai était une journée de lutte des travailleurs à l’échelle du monde entier et l’est encore dans de nombreux pays.
Dans la 2ème moitié du 19ème siècle, la situation de la classe ouvrière en Europe et aux États-Unis était à bien des égards comparable à ce qu’elle est aujourd’hui dans de nombreux pays pauvres tels que la Côte d’Ivoire, le Cambodge, le Bengladesh, etc. A cette époque, la durée du temps de travail dépassait les 10 à 12 heures par jour, pour un salaire de misère. Les congés payés, la retraite et autre, l’assurance contre les maladies et les accidents de travail n’existaient pas. La classe ouvrière était parquée dans des taudis insalubres. Les ouvriers qui commençaient à travailler dès le bas âge (entre 8 à 10 ans) manifestaient des signes de vieillesse déjà à partir de 35 ans. Les crises de surproduction jetaient régulièrement les ouvriers à la rue, les privant de toutes sources de revenus.
Face à cette situation intenable, la classe ouvrière va vite chercher à s’organiser pour se défendre. Une des revendications à cette époque était les « 8 heures de travail ».
Le 1er mai 1886, il eut un grand mouvement de grève à Chicago au États-Unis pour l’application des 8 heures. Le mouvement fut réprimé et en représailles, 5 des dirigeants furent arrêtés et condamnés à la pendaison.
En souvenir de cette journée, à l’appel des dirigeants de la 2ème internationale ouvrière qui était l’organisation politique de la classe ouvrière, le 1er Mai est devenu une journée de lutte des travailleurs du monde entier, pour revendiquer notamment la journée de travail de 8 heures.
Dans le passé, les riches des beaux quartiers s’enfermaient dans leurs appartements pendant plusieurs jours aux alentours de cette date. Ils faisaient des réserves de nourriture parce qu’ils avaient peur de la réaction des ouvriers.
En France, dans la ville de Fourmis (Nord), l’armée a fait 10 morts et 80 blessés le 1er mai 1891. La liste des 1er Mai sanglants dans le monde serait longue à énumérer.
Comment patrons et gouvernements ont essayé de récupérer le 1er Mai
Par la suite les patrons et les gouvernements vont récupérer le 1er Mai. D’abord, le jour sera déclaré férié pour tenir les travailleurs loin de leur lieu de travail. En plus, ils vont encadrer les actions menées par la classe ouvrière pour les canaliser vers des voies stériles.
Le 1er mai, ici en Côte d’Ivoire, est perçu comme la fête du travail. Ce jour-là de grands défilés officiels, encadrés par des notables des régimes et par des dirigeants des grands syndicats, sont organisés. Les responsables syndicaux sont ceux-là même qui souvent vont quémander le sponsoring des patrons pour organiser les défilés. C’est pourquoi en contrepartie, des patrons d’entreprise en profitent pour faire aussi de la publicité de leurs produits.
Pour berner les travailleurs, des « cahiers de doléances » sont remis à cette occasion au gouvernement et au patronat et qui va tout droit dans la poubelle.
La situation de la classe ouvrière en Côte d’ivoire
En Côte d’Ivoire, les ouvriers ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Depuis des années, l’ouvrier est confronté à des prix qui ne cessent de grimper. Les loyers, le transport, les produits de premières nécessités connaissent de continuelles augmentations, sans que les salaires ne suivent ces indices. Ce qui réduit d’année en année le niveau de vie de l’ouvrier et de sa famille.
Le nombre de journaliers est en constante croissance par rapport aux embauchés avec des contrats à durée indéterminée. Il y a des journaliers qui ont 10 ans, 15 ans, voire même plus d’ancienneté dans la même entreprise. Les salaires sont si bas que l’ouvrier n’arrive pas à couvrir ses besoins les plus élémentaires, c’est-à-dire manger, se vêtir, se déplacer et se soigner. La pression du chômage est telle que les travailleurs subissent les caprices des patrons sans broncher. L’allongement de la journée de travail et l’accélération des cadences augmentent le stress et détériorent la santé des travailleurs.
Une tradition a faire renaitre
La classe ouvrière ne peut trouver son salut que dans son organisation et les combats qu’elle peut mener, afin de pouvoir répondre d’une seule voix aux coups du patronat et du gouvernement. C’est pourquoi Les militants ouvriers de tous les pays, doivent faire renaitre la flamme du 1er Mai pour qu’elle redevienne une journée de lutte de la classe ouvrière. Il est important de saisir cette occasion pour réaffirmer la fidélité et la vitalité des idéaux du mouvement ouvrier.