Les exploiteurs ne comprennent que le langage de la force collective des travailleurs !
La presse, qu’elle soit gouvernementale ou de l’opposition, fait rarement cas de la situation catastrophique qui frappe durement les travailleurs. Cette situation ne fait pourtant que s’aggraver malgré les discours triomphalistes des dirigeants au pouvoir sur leur « taux de croissance », voire la prochaine entrée de la Côte d’Ivoire dans le cercle des pays dits « émergents ». Cette presse ne relate pas non plus les luttes des travailleurs pour l’amélioration de leurs conditions d’existence.
Tout dernièrement, ce sont des dockers qui se sont mis en grève. Pour avoir bloqué une voie d’accès au port, ils ont été réprimés à coups de matraques et de gaz lacrymogène. Gouvernement et patronat ont tout fait pour que cette grève soit rapidement étouffée et ne gagne l’ensemble du port ou ne s’étale surtout à la zone industrielle de Vridi qui jouxte le port d’Abidjan.
Au-delà des dockers, le mécontentement existe au niveau de l’ensemble des travailleurs, même s’il ne s’exprime pas toujours ouvertement. Ce n’est pas par hasard si le moindre appel à s’organiser rencontre une oreille favorable des travailleurs, comme ce fut le cas il y a de cela une dizaine de jours à la zone industrielle de Yopougon. Ici, un groupe de travailleurs avait tenté de se rassembler sur la voie publique pour discuter de leurs problèmes. La police est aussitôt intervenue pour leur demander de se disperser sous prétexte qu’ils n’avaient aucune autorisation administrative pour se réunir.
Pour le moment les patrons se sentent forts. Ils font presque tout ce qu’ils veulent, d’autant plus qu’un nombre énorme de chômeurs ne demandent qu’à travailler à n’importe quelles conditions parce qu’il y va de leur survie. Même ceux qui ont la chance d’avoir un travail, c’est la plupart du temps dans la précarité totale.
Dans de nombreuses entreprises, les travailleurs n’arrivent même pas à percevoir la totalité de leur salaire déjà bien maigre. Les employeurs mettent les travailleurs en chômage sans indemnisation, sous n’importe quel prétexte : manque de matière première, surstock, etc. Des ouvriers se retrouvent ainsi sans ouvrage durant plusieurs jours dans le mois et vivent avec un salaire amputé. Même dans les grosses entreprises comme Filtisac et Sotaci, de nombreux travailleurs sont payés à la tâche. Non seulement le salaire de l’ouvrier est dérisoire, mais il y laisse aussi sa santé.
C’est la situation actuelle de la classe ouvrière. Tôt au tard la colère explosera et il faut que ceux qui nous gouvernent et les grands capitalistes dont ils sont les serviteurs, sachent que ce n’est certainement pas une répression policière qui empêchera les travailleurs de s’organiser pour défendre leur droit à la vie et à la dignité !