Quand l’incurie des autorités transforme les CHU en mouroirs !
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Agressée et projetée d’un taxi dans la nuit du 23 mars, la jeune mannequin Awa Fadiga, a été déposée aux urgences du Chu de Cocody par les sapeurs pompiers. Celle-ci n’aurait bénéficié des premiers soins que le lendemain à 13 heures. Elle est morte. Selon les parents de la défunte, les soins ont été administrés trop tardivement à leur fille. Selon la tante de la défunte, le premier responsable du Chu lui aurait affirmé que même pour se laver les mains il doit, lui-même, acheter le savon.
La mort de la jeune mannequin dans de telles circonstances au Chu de Cocody met en évidence ce que les populations pauvres vivent au quotidien quand elles se retrouvent aux urgences dans les différents centres hospitaliers. Car si aujourd’hui le cas de Awa Fadiga fait beaucoup de bruit dans la presse et contraint le gouvernement à diffuser un communiqué, c’est parce que celle-ci est connue dans le milieu des artistes. Mais en fait ce n’est qu’un échantillon du calvaire des travailleurs et des populations pauvres. Il y a quelques jours, un travailleur dans la commune d’Adjamé, est mort des suites d’une crise d’asthme après avoir cherché auprès des trois Chu d’Abidjan des soins adéquats. Derrière les discours officiels, se cache une réalité cruelle car les centres hospitaliers sont mal équipés et ne disposent pas de médicaments et de matériels d’intervention même élémentaires de première urgence.
Ce n’est pas seulement de l’incurie mais c’est aussi un crime manifeste des autorités de ne pas suffisamment investir dans le système sanitaire, en équipant correctement les hôpitaux. Au demeurant ce qu’elles savent faire c’est la privatisation comme elles l’ont fait avec la Pharmacie de santé publique pour permettre à des capitalistes de s’enrichir sur le dos des malades.
Les autorités savent que ces hôpitaux publics sont de vrais mouroirs. Ce n’est pas pour rien que les hauts dirigeants de ce pays et les riches dont ils servent les intérêts ne fréquentent pas ces hôpitaux. Ces gens-là se font soigner dans les cliniques ou dans les hôpitaux des pays développés. En son temps, Gbagbo pour un simple mal de dent avait préféré se soigner au Maroc. C’est le même cas aujourd’hui pour Ouattara qui pour un petit bobo court à Paris pour se soigner.