Ah ! Ces patrons qui aimeraient que les travailleurs vivent comme au temps de l’esclavage !
Le président de la CGECI (Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire) a animé une conférence de presse dans laquelle, il se plaint de la pression fiscale qui serait trop forte sur les entreprises. Pour lui, il faut baisser les taxes pour attirer les investisseurs qui vont créer de l’emploi et générer davantage d’impôts. Ainsi, « plus on aura d’entreprises, plus on aura des emplois et plus on aura des impôts pour l’État ». Il ne s’est pas arrêté là. En patron intransigeant, il n’a pas manqué de fustiger « un code du travail pénalisant » pour les investisseurs. Pour lui, « la rigidité du système ne facilite pas la tâche des entreprises ».
Pourtant, tous les gouvernements qui se succèdent ne font que faire des cadeaux aux patrons sans rien exiger d’eux en retour. Depuis près de 20 ans, aucune entreprise n’embauche véritablement. Partout, c’est le travail précaire. Il y a des journaliers qui ont 10, 15, 20 ans d’ancienneté. La proportion des précaires fait parfois 5 fois l’effectif des embauchés de l’entreprise. Quant aux salaires, les patrons pratiquent selon leur bon vouloir. La preuve, le gouvernement vient d’augmenter le SMIG, mais pratiquement 5 mois après, des milliers de travailleurs n’ont encore rien vu sur leur fiche de paye.
Mais peut-être, ce monsieur qui demande un code du travail moins pénalisant pour les exploiteurs, voudrait voir à leur disposition des travailleurs réduits à être des moins que rien, qu’on exploiterait à volonté sans les payer avant de le jeter à la rue comme des peaux de bananes.