Le quotidien des travailleurs – Sicogi PK 18 : il n’y a que le langage de la force que le patron comprend !

17 mars 2014

Le chantier de la Sicogi à Abobo PK 18 appelé la « Concorde » est une promotion immobilière réalisée par la COVEC. Voici le témoignage d’un travailleur :

« Le lundi 3 février dernier, de manière spontanée, nous avons tout arrêté pour manifester notre ras-le -bol contre les agissements des patrons et profiter aussi pour réclamer des améliorations de nos conditions de travail et de vie. Le premier jour de la grève, le patron a fait la sourde oreille. Le deuxième jour, ce fut pareil. La direction s’est barricadée en fermant les portails d’entrée. Dans l’après-midi, les travailleurs ont commencé à manifester bruyamment. Ils ont tapé sur les portails jusqu’à ce que le grand portail cède sous le poids des coups. Comme le patron a vu que les verrous de son bunker ont sauté, il est venu précipitamment. Après avoir écouté les travailleurs, il nous a demandé de mettre cela sur un papier pour lui remettre. Le mercredi, nous lui avons remis une liste de revendications en 10 points. On était toujours en grève et c’est le jeudi 7 seulement que la direction a reçu nos représentants pour la négociation. Nos revendications portent sur les points suivants : régularisation des salaires des manœuvres, selon le barème du bâtiment, qui est de 350 F l’heure ; paiement du reliquat que le patron nous doit, pour des collègues qui ne l’ont pas encore perçu ; remboursement de l’argent que la direction coupe aux travailleurs pour réparation d’engins à chaque fois qu’il y a eu accidents, etc. La direction a accepté sur place quelques-unes de nos revendications. Mais les deux points essentiels concernant l’augmentation du salaire et le reversement du reliquat, elle a dit qu’elle va consulter son conseil juridique. Un nouveau rendez-vous a été pris dans une semaine. Ce jour là, l’avocat de la direction, présent, a tout balayé du revers de la main et nous a demandé de lui apporter des preuves concernant le barème du bâtiment. Un nouveau rendez-vous a été pris. A cette dernière rencontre, tous les justificatifs étaient là mais l’avocat de la direction a encore refusé tout en bloc. Du coup, puisqu’ils veulent nous tourner ainsi en bourrique, nous avons, nous aussi, décidé de durcir le ton en arrêtant le travail. Nous avons déposé un préavis de grève et sommes prêts si le patron ne donne pas satisfaction à nos revendications. La Direction ayant eu vent des préparations, elle a demandé à entamer tout de suite les négociations. C’est ainsi qu’elle promet une augmentation des salaires des manœuvres en attendant la nouvelle grille pour les ouvriers.

Pour le moment, nous attendons cette augmentation annoncée par la direction pour se prononcer pour un arrêt ou pas. Mais nous sommes décidés. Nous avons compris que les promesses sans lendemain, les patrons sont champions quand il ne voit pas la force en face ! »