Le quotidien des travailleurs – Sotaci : les travailleurs d’Axe Temporaire continuent leur lutte

17 mars 2014

Axe Temporaire est une entreprise de placement de main-d’œuvre et de sous-traitance. Avec la SOTACI dans la zone industrielle de Yopougon, elle sous-traite la mise en boîte des clous. En octobre 2013, les travailleurs sont rentrés en grève pour protester contre leurs conditions de travail déplorables et pour réclamer une augmentation de leurs saliares. Ils ont obtenu une petite victoire après trois semaines de grève. Et depuis, ils continuent de s’organiser pour les luttes futures. Voici ce que raconte l’un des ouvriers :

« Après les trois semaines de grève du mois d’octobre, nous avons obtenu une petite amélioration. Avant, quand nous travaillions tout le mois, le gain était entre 60 et 70 mille francs. Aujourd’hui c’est à peu près entre 90 et 100 mille francs. Malgré le fait que ce n’est pas suffisant pour résoudre nos problèmes, nous sommes quand même contents parce que c’est une augmentation gagnée de haute lutte. Oui, parce que pendant ces trois semaines, il y avait des travailleurs qui nous encourageaient mais il y avait aussi d’autres, surtout certains délégués de Sotaci qui nous disaient que ce n’est pas la peine de lutter, qu’il est mieux de se contenter de ces miettes parce qu’au bout c’était le renvoi. Aujourd’hui nous avons une autre satisfaction qui est le fait que nous avons gagné en dignité. Le patron ou son représentant qui auparavant, nous adressait la parole avec mépris, a changé de comportement vis-à-vis de nous. Quand il y a un problème désormais, il s’adresse à nos représentants pour en discuter.

A partir de ces faits, nous avons compris que pour se faire respecter et être écouté, il nous faut être organisés et mobilisés comme on l’a été pendant la grève. Et comme en plus de cette petite augmentation qui ne suffit pas, il y a plusieurs autres problèmes comme la déclaration à la CNPS, le manque de matériels de sécurité, et les primes de nuit, etc., nous continuons la mobilisation.

Tout le monde est conscient que le patron ne va jamais céder sur ces choses sans une pression de notre part ».

Cette petite victoire est encourageante. C’est bon pour le moral et pour la suite de la mobilisation. Néanmoins cette petite augmentation est loin d’être satisfaisante car le salaire en vigueur reste toujours inférieur au nouveau Smig si on enlève les indemnités de transport, congés et autres. C’est dire que ces travailleurs ont raison de se dire que le patron ne leur fera aucun cadeau tant qu’il ne sera pas en face d’une mobilisation combative.