Lutter contre la bourgeoisie pour changer le monde
Nulle part dans le monde, il n’existe un gouvernement au service des pauvres mais toujours contre les pauvres, toujours au service des riches, au service des capitalistes. De la mainmise de la bourgeoisie sur l’économie découle sa mainmise sur le pouvoir dans ce pays comme ailleurs. Ce qui signifie clairement qu’un homme comme Ouattara, même s’il se targue d’être démocratiquement élu par le peuple, ne peut être autre chose qu’un larbin au service du système capitaliste et il en sera de même pour celui qui lui succédera, qu’il soit issu de son camp politique ou de l’opposition.
Quand le gouvernement s’en prend aux pauvres en menant des opérations de déguerpissement, il est pleinement dans son rôle d’exécuteur des besoins des riches qui veulent éloigner les habitants de quartiers pauvres vers la périphérie parce qu’ils n’ont pas envie de sentir la puanteur et de voir le spectacle de la misère à proximité de leurs quartiers luxueux. Mais cette misère, c’est eux et leur système économique capitaliste qui l’ont créée et qui continuent de l’aggraver !
Il en est de même quand les autorités politiques font casser les étalages des petits vendeurs installés sur les trottoirs, sans égard pour des milliers de familles pauvres dont c’est souvent l’unique source de revenu. Le gouvernement se moque de ce que deviendront toutes ses familles déjà démunies. Il se vante d’avoir fermé un millier de cliniques « illégales » depuis 2023 et se donne comme objectif d’arriver à « zéro clinique illégale en 2025 ». Nul besoin de sortir d’une grande école pour savoir que s’il y a autant de cliniques illégales, c’est parce que de nombreux pauvres qui viennent s’y faire soigner n’ont pas les moyens d’accéder aux cliniques officielles où la moindre consultation s’élève à 15.000 Fr !
S’il y avait suffisamment de structures de soins publiques dignes de ce nom dans les quartiers populaires et suffisamment proches des lieux d’habitation, les habitants n’iraient ni dans ces cliniques douteuses, ni recourir aux pharmacies par terre. Ainsi, quand le gouvernement interdit ces cliniques illégales et en effet peu recommandables, il interdit du même coup l’accès aux soins à beaucoup de pauvres qu’il laisse ainsi sans autre recours possible.
Comme tous ses prédécesseurs, le gouvernement actuel prétend être au service des populations pauvres. Alors, pourquoi y a-t-il donc tant de pauvres et d’ailleurs de plus en plus nombreux dans ce pays ? Pourquoi les salaires sont-ils si bas au point qu’ils ne peuvent même pas permettre aux travailleurs de subvenir normalement à leurs besoins ? Pourquoi, le gouvernement autorise-t-il le travail journalier, sans lendemain et si mal rémunéré ? Pourquoi les travailleurs doivent-ils faire deux boulots, se tuer ainsi au travail et finalement, malgré ces sacrifices, ne même pas pouvoir joindre les deux bouts ? Pourquoi le coût de la vie augmente-t-il sans que les salaires ne suivent cette augmentation ? Pourquoi les travailleurs doivent-ils se contenter de vivre dans des taudis ? Des pourquoi ne manquent pas quand on voit toutes ces injustices que subissent les travailleurs et les populations pauvres alors qu’il y a des moyens techniques et humains pour satisfaire les besoins de tous.
Aujourd’hui, les gens de l’opposition ont beau jeu de dire que « le régime Ouattara étouffe les ivoiriens ». Ce n’est pas faux mais eux, lorsqu’ils étaient au pouvoir, ils ne faisaient pas autre chose. Ainsi, sur les «réseaux sociaux» circule actuellement une ancienne vidéo prise du temps où les Gbagbo étaient au pouvoir. Elle montre une manifestation contre la «vie chère», violemment réprimée par les forces de l’ordre. Gbagbo déclarait que «le gouvernement n’est pas responsable de l’augmentation du coût de la vie». Rappelons que les salaires étaient alors bloqués par décision du gouvernement et les grèves systématiquement réprimées par les corps habillés.
Eh bien oui, tous ces partis politiques et leurs dirigeants respectifs qui se positionnent pour les élections à venir sont des menteurs et des ennemis des travailleurs et des classes pauvres. Ce qui les différencie, c’est peut-être leurs discours mais pas le fond. Par ailleurs, de tous les côtés, ils tiennent des discours de plus en plus ethnistes et xénophobes à l’approche des élections. Peu leur importe, les divisions et les haines qu’ils créent ou qu’ils amplifient sur leur passage. Dans le passé, on a vu que ce ne sont ni eux, ni les riches qui ont payé le prix fort quand leurs mots ont été ensuite remplacés par des machettes !
Le problème des travailleurs et des populations pauvres, ce sont ces bourgeois qui les exploitent, qui les étouffent et qui les tuent. C’est par conséquent cet ordre capitaliste qu’il s’agit de combattre et de renverser. Les travailleurs ont la force et les moyens colossaux pour renverser ce système et changer le monde. N’est-ce pas eux qui font tourner l’économie ? Alors, ils peuvent donc tout aussi bien la contrôler et la faire tourner sans les parasites et les exploiteurs ! Ils pourraient alors orienter l’économie pour satisfaire les besoins de la grande majorité en supprimant la concurrence et la propriété individuelle des moyens de production.
Ce qui fait défaut aux travailleurs aujourd’hui c’est la conscience de la force qu’ils possèdent et du rôle qu’ils peuvent jouer pour se débarrasser du système capitaliste. Il faut un parti communiste révolutionnaire et internationaliste pour incarner cette politique. C’est à cette tâche qu’il s’agit de s’atteler. Que nous soyons jeunes ou vieux, nous pouvons œuvrer pour la construction de ce parti. Le temps et l’énergie que nous y consacrerons seront utiles et précieux pour l’avenir de tous les exploités.