Trafic de cacao : pas moyen de l’arrêter !

08 février 2025

L’État ivoirien se plaint que le cacao soit acheminé clandestinement vers des pays frontaliers. Ce trafic a toujours existé, mais c’est son ampleur qui inquiète les autorités. La quantité de cacao exportée en contrebande vers l’ouest de la Côte d’Ivoire est estimée à environ 150 000 tonnes et aurait généré plus de 150 milliards de francs Cfa de revenu. C’est dire que les trafiquants ont largement de quoi mouiller la barbe des autorités administratives et sécuritaires de la zone et même au-delà !

Ce qui préoccupe les dirigeants à Abidjan c’est surtout le manque à gagner que ce trafic génère dans les caisses de l’État, c’est-à-dire dans leur garde-manger. Ils ont donc décidé que ce trafic sera désormais considéré comme un « crime économique » et pour le combattre, l’État a mobilisé près de 800 membres des forces de l’ordre. Il a aussi fait un petit nettoyage au sein des autorités administratives et sécuritaires de la ville de Sipilou, située à la frontière avec la Guinée et une des portes de sortie du cacao. Ainsi, le préfet, le commissaire de police, les commandants de douane et de gendarmerie de cette ville ont été démis de leur fonction pour connivence avec les trafiquants.

Ce ne sont pas les discours du gouvernement sur « l’amour de la patrie » et le prétendu « intérêt du pays », ni même les menaces de répression qui mettront fin à ce trafic lucratif. Comme la concurrence, la guerre commerciale, les rapines et les trafics en tous genres font partie du fonctionnement « normal » du système capitaliste ; il s’est même bâti sur toutes ces pratiques pour dominer sur la planète entière.