ITC pk22 autoroute du nord : trois jours de grève pour se faire respecter !

08 février 2025

ITC est une usine de fabrication de fer à béton, située dans la nouvelle zone industrielle sur l’autoroute du Nord au PK22. Les ouvriers de cette petite unité se sont mis en grève pendant trois jours pour réclamer de meilleures conditions de travail.

Leur travail consiste à transformer des rouleaux de fer en barre de fer à béton et des plaques de fer en tôles ondulées. Tout ce travail s’effectue dans des conditions difficiles, sans chaussures de sécurité, ni gants, ni de tenues appropriées pour ce travail. Les travailleurs effectuent 11 heures de travail le jour et 13 heures la nuit, pour un salaire journalier de 3500F à 4000F.

C’est pour faire face à cette situation que les travailleurs ont commencé à s’organiser depuis le mois de novembre 2024. Ils ont adressé toute une liste de revendications à la direction de l’entreprise. N’ayant reçu aucune suite, ils ont déposé un préavis de grève.  C’est ainsi que lors d’une rencontre qui s’est tenue le 16 décembre, la direction a promis de respecter le paiement du salaire minimum ainsi que les autres points contenus dans la liste des revendications, à partir de janvier 2025. Mais les travailleurs vont très vite se rendre compte que sans un rapport de forces, un exploiteur n’est pas tenu de respecter sa parole. En effet, il a aussitôt commencé à licencier les anciens travailleurs pour les remplacer par des nouveaux. Mais il a appris à ses dépens que sa stratégie n’a pas été payante puisque c’est cela qui a mis le feu aux poudres.

Les travailleurs se sont mis en grève et la direction a aussitôt fait intervenir la police qui a embarqué quelques travailleurs qu’elle a libérés par la suite. Cela n’a pas découragé les travailleurs puisque dès le lendemain, la grève a paralysé les deux usines. Cette fois-ci, il y avait plusieurs unités de police telles que la compagnie GMI, les éléments de CCDO et la gendarmerie d’Anyama. Après les explications données par les travailleurs, ils ont tous rebroussé chemin.

La direction a accepté finalement de passer le salaire à 5096F mais au lieu des 8 heures de travail, elle a exigé que les travailleurs continuent d’effectuer entre 11 heures et 13 heures par jour. Les travailleurs ont refusé et la grève a continué le mercredi matin. Du coup, la direction a recruté de nouveaux travailleurs pour contrer les grévistes. Sauf que ces nouveaux venus ont été vite délogés par les grévistes. Pour finir, la direction accepta l’application des 8 heures de travail pour un salaire de 5096 F par jour.

Les travailleurs ont repris le travail avec un sentiment de fierté. Mais ils savent qu’ils devront garder le bâton en main et maintenir leur organisation pour l’avenir.